Orge de printemps : les ajustements à prévoir en semis tardif
Les nombreux épisodes pluvieux de ces dernières semaines rendent impossible le ressuyage des sols. Pour autant, les semis d’orge de printemps sont conditionnés par une portance et un ressuyage correct. L’année 2024 nécessitera sans doute quelques adaptations de conduite. Le point sur quelques références bien connues en Lorraine que sont la date, la densité de semis et la gestion de la fertilisation azotée.
En orge de printemps, la date de semis est conditionnée par la date de ressuyage des sols et la possibilité d’exécuter une préparation superficielle en un minimum de passages. Suite à un hiver humide, il est souvent bénéfique d’attendre un ressuyage correct du sol plutôt que de vouloir semer à tout prix.
Viser un semis jusqu’au 15 mars
Le créneau de semis idéal pour l’orge de printemps se situe dans une fourchette d’environ un mois, du 20 février au 15 mars dans notre région. Si les semis trop précoces sont exposés au froid, les semis tardifs (parfois nécessaires après un hiver humide), risquent de pénaliser la capacité de tallage de l’orge. Il faut alors penser à augmenter les densités de semis pour pallier cet inconvénient. Un semis tardif va également provoquer un décalage du cycle dans une séquence de jours échaudants pendant le remplissage des grains.
Réajuster la densité de semis selon les conditions
Sur orge de printemps à 2 rangs, culture à cycle court considérée comme peu plastique dans la mise en place de ses composantes de rendement, les hauts rendements sont souvent atteints avec des peuplements épis élevés. La densité de semis est essentielle pour installer un peuplement suffisant, mais sans excès pour éviter la verse. Cet accident, assez fréquent sur cette espèce, induit en effet une baisse du calibrage.
La densité de semis est à adapter en fonction du type de sol et des conditions de semis.
A titre d’exemple, en sols argilo-calcaire ou en sols humides, l’objectif est d’atteindre 400 plantes levées par m², soit 450 grains semés par m².
A noter que si un désherbage mécanique est envisagé, il est judicieux d’augmenter encore de 10-15 % la densité de semis.
Tableau 1 : Objectifs de densité de semis pour de l’orge de printemps semée entre le 20 février et le 15 mars
Passé le 15 mars, il est recommandé d’augmenter la densité de semis de 1 % par jour « de retard ». Au-delà du 20-25 mars, mieux vaut s’orienter vers une autre culture.
En semis tardif, un apport d’azote au semis est bien valorisé
Le débouché des orges de printemps est majoritairement brassicole, ce qui implique de faire attention à la teneur en protéines à travers la maîtrise de la dose totale d’azote apportée et, dans une moindre mesure, son fractionnement.
La gestion du fractionnement doit trouver un compromis entre une bonne valorisation de l’azote (apports pas trop précoces, en cohérence avec les besoins) et une teneur en protéines compatible avec les exigences brassicoles.
Figure 1 : Préconisations de fractionnement des apports d'azote sur orge de printemps
En semis tardif, le fractionnement avec un apport dès le semis est conseillé pour palier une levée rapide. Nos essais démontrent que le fractionnement : 1/3 de la dose au semis et 2/3 à tallage est une stratégie robuste car elle permet de répartir les risques entre année sèche et année humide.
Les stratégies « tout au semis » peuvent tirer leur épingle du jeu, mais uniquement en cas de sécheresse intense en avril, et sans que cela soit systématique. Dans tous les cas, les apports uniques sont à réserver aux doses totales inférieures à 120 kg N/ha.
Enfin, en cas d’apport au semis de solution azotée ou d’urée, il est préférable d’enfouir l’engrais pour limiter les pertes d’azote par volatilisation.
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