Marquages sur blé et orge : comment identifier des taches physiologiques ?

En blé, ces taches pourraient faire penser à de la septoriose ou de l’helminthosporiose du blé (maladie très rare). Ces interrogations sont justifiées car certaines taches isolées sèment le doute…

Quels sont les symptômes des taches physiologiques ?

• Les feuilles supérieures comportent des décolorations claires à brunes (nécroses), jaunes ou même noires. Les formes prises par ces taches peuvent être très diverses : souvent ocellées et allongées, ce peut être aussi de petits points. La chlorose (jaune) entourant la tache est plus ou moins prononcée selon la variété de céréale.
• Le port et la vigueur de la plante tachée ne sont pas affectés.
• Absence de taches sur les feuilles inférieures : ces vieilles feuilles seraient touchées s’il s’agissait d’une maladie fongique comme la septoriose ou l’helminthosporiose, et on verrait un gradient de symptômes du bas vers le haut de la plante.
• Absence de structures fongiques dans les nécroses : les taches ne présentent aucune structure typique de champignons pathogènes - pycnides (septoriose), conidiophores ou conidies (helminthosporiose), périthèces… -. En cas de doutes, mettre les feuilles prélevées en bouteille pendant 24-48 h avec quelques gouttes d’eau (chambre d’incubation) afin d’observer si des structures fongiques se développent.
• Toute la parcelle peut soudain prendre une coloration jaune ; sinon, les symptômes sont diffus dans la parcelle. En revanche, la présence de foyers évolutifs et de pieds chétifs sont des indications de virose.

Pourquoi ces taches apparaissent ?

Les taches physiologiques apparaissent fréquemment à la sortie des trois dernières feuilles des céréales, après un stress abiotique. La photosynthèse ne se déroule pas convenablement, et il y a accumulation de composés oxydatifs toxiques pour les cellules.

En ce début de montaison, les conditions ont été stressantes pour les plantes : fortes amplitudes thermiques avec des gelées le matin et plus de 20 degrés en journée (figure 1), couplées à un début de déficit hydrique (période de sec de mi-mars à mi-avril). Ces conditions climatiques particulières peuvent provoquer des ponctuations sur les céréales, comme observé quasiment chaque année au moment où la croissance des cultures repart fortement. On observe également des différences de symptômes selon les variétés, la profondeur/exposition des parcelles…

Aussi, la sécheresse associée à un fort rayonnement, de même que la rosée (par effet loupe), ou l’application d’un traitement, accentuent le phénomène.

Enfin, les conditions sèches observées jusque mi-avril n’étaient pas favorables à la septoriose : les modèles s’orientent à ce jour sur une impasse du T1 à 2 nœuds pour les variétés de blé résistantes (notes >= 6,5). Attention ne pas se baser sur la pression 2024 pour 2025, ces deux années n’ont rien à voir !