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CHAMPAGNE-ARDENNE

Maladies foliaires sur blé tendre : presque rien à signaler pour le moment

Les parcelles de blé tendre d’hiver sont arrivées à épi 1 cm, avec une petite avance de cinq jours par rapport à la médiane sur vingt ans. Certaines ont même atteint le stade 1-2 nœuds. Ce qui marque le début de la surveillance pour la plupart des maladies foliaires.

L’état sanitaire du blé tendre en avril 2022 en Champagne-Ardenne

Un large panel de variétés tolérantes : en tirer parti !

La tolérance variétale est le meilleur moyen de limiter le recours aux fongicides.

Tableau 1 : Liste (non exhaustive) de variétés de blé tendre semées en Champagne-Ardenne, tenant compte de la modification des notes suite aux essais 2020/2021
Liste (non exhaustive) de variétés de blé tendre semées en Champagne-Ardenne qui tient compte de la modification des notes suite aux essais 2020/2021

En bleu : les variétés pour lesquelles une note a changé (par exemple, Chevignon a été déclassée vis-à-vis de l’oïdium).

Piétin-verse : aucune alerte à ce jour

Le risque piétin-verse est principalement déterminé par les conditions agronomiques de la parcelle (variété, date de semis, type de sol, présence de l’inoculum les années précédentes) et le risque climatique.

Concernant les conditions agronomiques, l’inoculum de piétin-verse se conserve sur les résidus de paille, et passe ensuite sur les tiges à la faveur d’un automne-hiver doux et pluvieux. Or, la maladie s’est faite très discrète ces dernières années : l’inoculum est donc à tendance faible. Le risque climatique est jugé moyen (indice TOP), à l’image de l’an passé, et bien en dessous de la dernière grosse année piétin-verse, en 2001 (figure 1).

Par ailleurs, les variétés dont la note est au moins égale à 5 ne nécessitent pas de traitement.

Pour les autres, il faut observer les tiges : à partir de 35 % de tiges touchées, un traitement spécifique commence à être rentable. Bien que quelques traces de piétin-verse aient pu être observées, notamment en blé de blé et sur les semis précoces où le risque est accentué, il n’y a pas d’intérêt à intervenir en dessous de ce seuil.

Figure 1 : Graphique épidémiologique issu du modèle TOP (indice climatique) pour la variété Chevignon semée le 1er octobre 2021
Graphique épidémiologique issu du modèle TOP (indice climatique) pour la variété Chevignon semée le 1er octobre 2021

Oïdium : peu de symptômes actuellement

La présence d’oïdium, en particulier en Champagne, s’observe principalement entre tallage et 2 nœuds. Les attaques ont été très modérées et locales ces dernières années. A ce jour, très peu de symptômes sont présents en plaine.

Bon à savoir : l’oïdium aime les alternances humidité/temps sec, mais pas la pluie qui peut le lessiver. De même, une alimentation azotée précoce et excessive y est favorable.

Le mot d’ordre : raisonner les interventions et valoriser la tolérance variétale. Un traitement est recommandé sur variétés sensibles si 20 % de l’une des trois dernières feuilles du moment est touchée. Ce seuil est augmenté à 50 % sur variétés non sensibles.

Rouille jaune : des foyers signalés

La rouille jaune est une maladie à cycles très courts : en présence de foyers actifs, elle peut très rapidement se développer et se généraliser à toute la parcelle. D’où l’importance d’une surveillance assidue.

A ce jour, les modèles ne prédisent pas d’attaques précoces (janvier froid et février plutôt sec peu favorable au développement précoce de la maladie). Néanmoins, la rouille jaune est présente en Hauts-de-France et des foyers sont signalés ponctuellement sur notre territoire : la vigilance est de mise.

Rappel : pour les variétés dont la note est supérieure ou égale à 7, il n’est pas utile d’intervenir avant 2 nœuds. Pour celles qui sont plus sensibles, il y a une petite nuance selon le stade :

  • à épi 1 cm, il est judicieux d’intervenir si des foyers actifs sont repérés (et non à la première pustule présente) ;
  • à 1 nœud, c’est l'observation de pustules qui peut faire déclencher une application.

Septoriose : une présence très discrète à l’heure actuelle, l’impasse au « T1 » reste la règle

L’inoculum est peu présent cette année en lien avec les conditions météo de janvier et février, peu propices au développement de l’inoculum. Ainsi, le « fond de cuve » de septoriose est moins important que les années passées (figure 2). C’est à partir du stade 2 nœuds que les conditions climatiques sont déterminantes pour la nuisibilité finale de la maladie. Néanmoins, en cumulant un inoculum discret et une proportion importante de variétés résistantes en plaine, l’impasse du premier traitement est largement conseillée, d’autant plus dans un contexte de risque faible.

Pour rappel, les dernières campagnes d’essais montrent que le poids d’un traitement anti-septoriose avant le stade dernière feuille est de plus en plus faible. C’est bien celui réalisé à dernière feuille étalée qui est le plus important.

Figure 2 : Inoculum de septoriose prévu par le modèle Septo-LIS® au stade épi 1 cm
Inoculum de septoriose prévu par le modèle Septo-LIS® au stade épi 1 cm

Des symptômes sortent actuellement : maladies ou taches physiologiques ?

Depuis quelques jours, les blés, et même les orges d’hiver, extériorisent des décolorations, des taches brunes, pouvant faire penser à une maladie.

Après passage en chambre humide durant 24 h (une simple bouteille d’eau suffit - figure 3), aucune fructification n’apparaît sur les taches suspectes : il s’agit bien de symptômes physiologiques liés au climat.

Un autre indice pouvant orienter le diagnostic : en cas de symptômes physiologiques, toute la parcelle est touchée, sur les étages foliaires supérieurs et les nouvelles feuilles émises après l’incident sont indemnes. Parfois, des champignons secondaires se développent sur ces taches, profitant de l’humidité existante : ils n’auront aucun impact sur le rendement.

Ces symptômes physiologiques sont probablement liés aux écarts de températures importants (-1°C en nocturne vs 20°C en diurne) des derniers jours de mars. En cas de doute, contactez-nous et envoyez-nous des feuilles.

Figure 3 : Méthode de la chambre humide
Méthode de la chambre humide

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