Maïs : vigilance sur les vols de pyrales et sésamie, même si les dynamiques sont faibles
Le climat de ces derniers mois n’a pas été en faveur de l’activité des pyrales et des sésamies, les dynamiques de vols restent encore faibles. Il faut toutefois se tenir prêt à intervenir si la pression venait à augmenter.
Les captures de papillons de pyrales ou de sésamies sont actuellement faibles, ce qui s’explique en partie par des conditions climatiques défavorables : un hiver particulièrement humide pénalisant la survie des larves en diapauses et des températures depuis début mai légèrement en dessous de la médiane sur 20 ans. Cependant, la vigilance reste de mise, compte tenu du rôle déterminant des foreurs sur la qualité sanitaire et l’abaissement des teneurs maximales en mycotoxines imposées par la réglementation pour la nutrition humaine (1750 → 1500 µg/kg).
Les parcelles à risque sur lesquelles la protection sera le plus rentable sont les suivantes :
- zone habituellement touchée et/ou forte population en 2023 ;
- résidus de culture non broyés immédiatement après la récolte ;
- parcelles situées à proximité de zones enherbées (jachères, graminées) et/ou des zones humides.
Où en est-on des dynamiques de vol ?
La dynamique de vol des pyrales étant conditionnée par les températures, l’indicateur de somme de températures en base 10 depuis le 1er janvier renseigne sur la précocité potentielle des vols de l’année. On considère que l’activité des pyrales débute au bout de 350°C cumulés et qu’entre 500 et 700°C, les dynamiques de vols sont à leur intensité la plus importante. C’est sur cette fenêtre qu’il y a le plus de pontes et donc de larves. Ce pic devrait être atteint la semaine du 24 juin pour la station de Niort (79) et la semaine du 17 juin pour la station de Saintes (17).
Figure 1 : Cumuls des températures moyenne en base 10 depuis le 1er janvier - campagne 2024 - Station de Niort - Souche (79)
Figure 2 : Cumuls des températures moyenne en base 10 depuis le 1er janvier - campagne 2024 - Station de Saintes (17)
Concernant la sésamie, la date à laquelle 50 % des individus ont émergé est arrivé, d’après les sorties du modèle NONA :
- fin mai en moyenne dans les stations de Charente et Charente-Maritime,
- tout début juin en moyenne pour les stations des Deux-Sèvres et Vienne.
Comment raisonner la lutte contre les foreurs ?
Pour que la lutte soit efficace, elle doit avant tout être collective et raisonnée à l’échelle d’un secteur. La date d’intervention doit être adaptée en fonction du mode d’action du produit et du stade des foreurs (stade « baladeur » et/ou œufs présents). Le choix du produit dépend de la cible : pyrale seule, sésamie seule ou les deux.
Risque pyrale dominant :
- Le positionnement des trichogrammes (biocontrôle) visant les premiers vols de pyrale (pleinement efficaces qu’après 3-4 jours après les lâcher), il est désormais trop tard pour positionner ce moyen de lutte.
- Les insecticides à base de pyréthrinoïdes à action larvicide sont à positionner pour toucher le plus de larves possibles, c’est-à-dire au pic de vol, ou avec deux interventions encadrant le pic de vol.
- Le chlorantraniliprole (Coragen), en raison de son action larvicide et ovicide, peut être positionné de manière plus souple au moment du pic de vol ou avant, au moment des premières pontes.
Risque sésamie dominant
L’application doit être réalisée une semaine après 50 % du vol de sésamie. Cette date correspond au stade où les jeunes larves (dites « baladeuses ») colonisent les pieds voisins du pied porteur de la ponte.
Risque pyrale et sésamie
Trouver le compromis entre les deux périodes pour toucher un maximum de larves, car c’est le cas général dans la région.
Tableau 1 : Date estimative d’une stratégie en un traitement en fonction des secteurs
Ces informations sont données à titre indicatif, pour un positionnement local optimum : il est conseillé de vérifier à la parcelle la présence de pontes fraîches de pyrales ou d’éclosions de sésamies.
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