Maïs : quelles interventions prévoir en cas de risque pyrale et/ou sésamie ?
Après un hiver très doux et humide, les températures en berne sur le printemps ne favorisent pas les vols précoces de pyrales. Les maïs accusent aujourd’hui un retard de stade par rapport aux dernières campagnes. Quels repères se donner cette année au niveau des vols de pyrales et de sésamies ?
Un début des captures plutôt en retard
Les captures de pyrales sur les pièges à phéromones du BSV Centre étaient jusqu’à présent très timides. Si quelques individus ont été piégés en semaine 24 (sud Centre), les vols ont véritablement démarré en semaine 25 (relevés du 17-18 juin). Les vols sont légèrement retardés par rapport aux historiques de captures du BSV, d’environ une dizaine de jours par rapport à la médiane 2014-2023. Les secteurs les plus froids de la région sont pour le moment épargnés.
Figure 1 : Evolution du nombre de captures de pyrales du maïs
Du côté des sésamies, les captures ont été réalisées dans les dates habituelles, et il est à ce jour probable que 50 % du vol soit atteint.
Aucune capture de foreurs n’est à ce jour recensée sur la région Ile-de-France, tandis que la première pyrale a été capturée cette semaine dans le Val d’Allier en Auvergne.
Intervenir avec une protection adaptée au bon stade
Pour que la lutte soit efficace, elle doit avant tout être collective et raisonnée à l’échelle d’un secteur. La date d’intervention doit être adaptée en fonction du mode d’action du produit et du stade des foreurs (stade « baladeur » et/ou œufs présents). Le choix du produit dépend de la cible : pyrale seule, sésamie seule ou les deux.
Que faire en situation de risque pyrale dominant ?
- Les lâchers de trichogrammes doivent être positionnés au début du vol de pyrales pour être pleinement efficaces.
Lire aussi : « Lutte contre la pyrale du maïs : commencer à placer les trichogrammes dans certains secteurs »
- Les insecticides à base de pyréthrinoïdes à action larvicide sont à positionner pour toucher le plus de larves possibles, c’est-à-dire au pic de vol.
Le chlorantraniliprole (Coragen), en raison de son action larvicide et ovicide, peut être positionné de manière plus souple au moment du pic de vol ou avant, au moment des premières pontes. Rappelons que la présence avérée de pyrales résistantes aux pyréthrinoïdes en Beauce limite l’intérêt de recourir à cette famille chimique : privilégier l’application de trichogrammes en début de vol ou un autre insecticide à positionner proche du pic de vol (Coragen, Success4…)
Figure 2 : Positionnement des différentes solutions de lutte contre les pyrales pendant la période de sensibilité du maïs
En cas de risque sésamie dominant
Cette situation est relativement minoritaire, mais peut se retrouver sur certaines parcelles du sud de la région Centre. L’application doit être réalisée une semaine après 50 % du vol de sésamie. Cette date correspond au stade où les jeunes larves (dites « baladeuses ») colonisent les pieds voisins du pied porteur de la ponte.
Les solutions en cas de risque simultané pyrale et sésamie
Trouver le compromis entre les deux périodes pour toucher un maximum de larves, car c’est le cas général dans la région.
Tableau 1 : Date estimative d’une stratégie en un traitement en fonction des secteurs
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