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Lutte contre la pyrale du maïs : commencer à placer les trichogrammes dans certains secteurs

Les premiers vols de pyrale sont observés en maïs, alors que les stades sont moins avancés qu’habituellement.  C’est donc le moment de positionner les trichogrammes dans les parcelles, notamment du sud Centre et d’Auvergne.

Pose de trichogramme sur des tiges de maïs 2024

Un risque agronomique en baisse ces dernières années

Le risque foreurs est à apprécier à la parcelle. Pour cela, des dissections de cannes de maïs sont mises en place à l’automne avec l’ensemble des partenaires des réseaux BSV afin de déterminer les nombres de larves de pyrales par pied. Les essais réalisés par ARVALIS ont montré une perte d’environ 7 % de rendement par larve (pyrales et/ou sésamies) retrouvée dans les cannes à l’automne en maïs grain, ainsi qu’une dégradation de la qualité sanitaire (DON).

En région Centre-Val-de-Loire, le niveau d’infestation est resté assez limité, en moyenne à 0,2 larve par pied. Les secteurs à surveiller sont le Loir-et-Cher et le Loiret, où 4 parcelles ont tout de même dénombré plus de 0,8 larve de pyrale par pied lors des dissections de l’automne 2023.

Figure 1 : Evolution pluriannuelle du nombre moyen de larves de pyrale par pied en région Centre-Val de Loire

Figure 1 : Evolution pluriannuelle du nombre moyen de larves de pyrale par pied en région Centre-Val de Loire

En Île-de-France, le constat est similaire, avec un nombre de larve par plante moyen autour de 0,2 à l’automne 2023.

En Auvergne, la pression pyrale a été plus importante en 2023 que ces dernières années, avec 0,7 larve par plante à l’automne. Pour 2024, le seuil de risque n’est pas atteint mais la vigilance est de mise.

Figure 2 : Nombre moyen de larves de pyrales par plante

Figure 2 : Nombre moyen de larves de pyrales par plante

L’hiver particulièrement humide a pu engendrer une hausse de mortalité des larves de foreurs. Cependant, même si le risque reste faible ces dernières années, il convient de rester vigilant, d’autant plus lorsque le broyage fin des résidus est peu mobilisé dans le secteur géographique de l’exploitation.

Retrouver le bilan complet des dissections ici selon votre région :
- Centre : BSV maïs Bilan dissections de cannes 2023
- Île-de-France : Bilan sanitaire 2023
- Auvergne : Bilan sanitaire 2023

Trichogrammes : quelques éléments de réussite

Afin de protéger les parcelles de maïs des dégâts de pyrale, différentes stratégies peuvent être mises en place :

  • L’application de trichogrammes en début de vol de pyrale. Attention, ces insectes parasitoïdes sont spécifiques de la pyrale et ne protègent pas de la sésamie.
  • L’application de solutions insecticides autour du pic de vol (Coragen® ou pyréthrinoïdes), qui fera l’objet d’une communication future.

Pour une intervention réussie, il faut que les trichogrammes soient placés suffisamment tôt, de sorte que la présence des adultes coïncide avec celle des pontes de pyrales. Les adultes vont pondre directement dans les œufs de pyrales et ainsi réguler le nombre de larves viables. Les diffuseurs de trichogrammes, déposés sur les plantes, contiennent des œufs à différents stades, ce qui permet une émergence échelonnée des adultes et ainsi, de mieux couvrir la période de ponte des pyrales.

Il faut également s’assurer des bonnes conditions de conservation (au frais) et d’applications des trichogrammes, car les fortes températures peuvent mettre en défaut leur efficacité. En cas d’applications optimales, l’efficacité se rapproche d’un insecticide et convient aux populations moyennes à faibles de pyrales, et a pour avantage de préserver la faune auxiliaire régulant d’autres ravageurs (pucerons et acariens).

Quand intervenir ?

La campagne 2024 est, pour le moment, calée sur la médiane 20 ans en cumul de températures en base 10°C depuis le 1er janvier 2024, quelles que soient les stations météo considérées dans les régions Centre, Île-de-France et Auvergne.

Si les effectifs restent faibles, les captures débutent sur le sud Centre cette semaine – principalement en Champagne-Berrichonne et en Touraine. Cela est cohérent avec les sommes de températures sur ces zones arrivant autour des 350° en base 10 (début des vols zone bivoltine).

En Auvergne, pas de captures pour le moment dans le réseau BSV.

En Île-de-France, les pièges sont posés cette semaine et la somme de températures est trop faible pour le moment pour capturer des adultes.

Pour les lâchers de trichogrammes, il est recommandé :

  • Au vu des vols, les applications de trichogrammes peuvent débuter cette semaine 24 et continuer la semaine 25 sur la zone Sud Centre (Champagne Berrichonne, Touraine).
  • Il en est de même pour la zone Limagne, au regard des sommes de températures.
  • Pour l’Allier, il est encore trop tôt : les trichogrammes peuvent être lâchés à partir de la semaine 25.
  • Pour les zones Nord Loire (Beauce, Île-de-France), les applications devront attendre a minima la semaine 26.

Figure 3 : Médiane sur 20 ans des cumuls de températures en base 10°C depuis le 1er janvier 2024 sur plusieurs stations météos
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