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Poitou-Charentes

Maïs : ne pas trop attendre pour récolter

Fin d'août, les conditions climatiques du mois suivant suscitaient des attentes particulières pour assurer une dessication rapide des maïs. En effet, les cultures accusaient un retard dû aux implantations souvent décalées et les températures en deçà de la médiane sur vingt ans n’ont pas été favorables à un développement rapide. Finalement, septembre s'est révélé pluvieux, avec des températures en dessous des normales saisonnières, aggravant ce retard. Dans ce contexte, la nécessité de préserver à la fois la qualité du grain et l'état des sols demandera de viser des humidités de grain plus élevées que les dernières campagnes.

Un homme observe des épis de maïs en 2024 en Poitou-Charentes

Quelles sont les parcelles à récolter en priorité ?

  • Les parcelles touchées par des attaques de foreurs (pyrales, sésamies, héliothis). Ceux-ci favorisent les installations tardives de champignons et donc de contaminations, toutes toxines confondues.
  • Les parcelles en pluvial ou avec un faible nombre de tours d’eau, qui ont souffert de stress hydrique pendant l’été favorisant cette année les fumonisines.
  • Les parcelles sensibles aux tassements pour réduire le risque de dégrader la structure des sols.
  • Les parcelles avec des plantes de grands gabarits, à insertions d’épis hautes et dont les enracinements peuvent être réduits par les conditions délicates d’implantation, le risque principal étant, dans cette situation, la verse en cas de coup de vent.

En parallèle, les chantiers de récolte doivent être coordonnés avec ceux de séchage pour réduire au minimum le délai de pré-stockage humide. Il est fortement déconseillé de garder plus de deux jours un maïs humide en tas.

Les premiers maïs semés sont battables dès le ressuyage correct des parcelles

Bien qu’il soit d’usage d’attendre afin d’économiser en frais de séchage, la tardivité de la campagne va conduire à récolter des maïs plus humides que ces dernières années. Trop attendre peut se révéler contre-productif pour les raisons évoquées précédemment. D’autant plus qu’une fois la maturité physiologique atteinte (autour de 32 % d’humidité du grain), la dessication du grain devient passive et sera totalement dépendante des conditions climatiques. En effet, à partir de H32, la plante stoppe tout échange entre le grain et la rafle : le poids de mille grains, et donc le rendement, sont stabilisés.

Ainsi, pour les maïs ayant dépassé le stade H32, les pluies de ces derniers jours entraînent une stagnation de la dessication.

A titre indicatif, sur la station du Magneraud (17), le suivi de l’humidité du grain pour une variété tardive (G5) semée le 15 avril et dont la floraison femelle a été atteinte le 21 juillet évolue ainsi :

  • Le 30 août, une moyenne d’humidité du grain de 49 % en pluvial et 50 % pour une irrigation à l’ETM (évapotranspiration maximale - régime optimal d’irrigation) ;
  • Le 9 septembre, une moyenne d’humidité du grain de 39,5 % en pluvial et 43,5 % irrigué à l’ETM ;
  • Le 24 septembre, une moyenne d’humidité du grain de 30,5 % en pluvial et 37,6 % irrigué à l’ETM.

Il sera prudent de débuter les récoltes dès que des conditions de ressuyage raisonnables seront atteintes à partir du moment où les humidités de grains auront atteint un niveau correct (moins de 30 % d’humidité).

Figure 1 : Cumul de températures en écart à la médiane
Figure 1 : Cumul de températures en écart à la médiane. La valeur 0 en ordonnée correspond à la température médiane sur quatre stations
Réseau Météo-France ARVALIS, données observées jusqu’au 23/09/24 + prévisions +7 jours

La valeur 0 en ordonnée correspond à la température médiane sur quatre stations.

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