Les VRAI/FAUX des orges de printemps semées à l’automne
Semer des orges de printemps dès l’automne est une technique qui a le vent en poupe. Mais attention : si le potentiel de rendement de la culture est souvent supérieur à une orge de printemps classique ou à une orge d’hiver, la prise de risque reste plus élevée. Rappel de fondamentaux pour démêler le vrai du faux… et éviter les erreurs.
Les OPsa permettent de sécuriser le rendement ?
VRAI : les orges de printemps semées à l’automne (OPsa) permettent effectivement de sécuriser le rendement, principalement en sols superficiels. L’intérêt est moins marqué en sols profonds (ex. : Craie) ou en situations irrigables. En sols superficiels, le nombre d’épis/m² est sécurisé, la culture est moins exposée aux stress hydrique et thermique de fin de cycle et le gain de rendement est supérieur d’environ 15 % à une orge de printemps semée au printemps.
Semer une orge de printemps à l’automne est sans risque ?
FAUX : les OPsa sont soumises à un risque de gel, à une pression rhynchosporiose amplifiée, à une pression graminée, aux ravageurs (pucerons d’automne) et aux mosaïques. En situation de forte pression maladie, une intervention fongicide est à prévoir dès le stade « épi 1 cm ».
ARVALIS formule trois recommandations pour limiter ces risques :
- Semer sur la première quinzaine de novembre. La date de semis conditionne largement la réussite de la culture. Il s’agit d’intervenir ni trop tôt, ni trop tard ! Trop tôt, le risque de gel à l’arrivée du stade « épi 1 cm » début février est réel et la pression rhynchosporiose augmente. Trop tard, les conditions de semis sont souvent dégradées, ce qui diminue le potentiel de rendement, tandis qu’en parallèle le risque de gel au stade coléoptile devient important.
- Eviter les mélanges de spécialités herbicides d’automne.
- Ajuster le programme fongicide en anticipant une pression rhynchosporiose précoce et élevée. La nuisibilité de cette maladie est importante, bien plus que pour des semis de printemps (16 q/ha en moyenne pour RGT Planet en semis d’automne, contre 6 en semis de printemps), et souvent très précoce. Par ailleurs, les notes de tolérance variétales aux maladies foliaires ayant été établies sur la base d’essais d’orge de printemps semées au printemps, elles ne sont pas un critère déterminant pour des semis d’automne. Pour exemple, une variété telle que RGT Planet notée 6 en semis de printemps peut facilement descendre à 3 en semis d’automne.
Les OPsa offrent une qualité de grain très correcte ?
VRAI : le calibrage et les teneurs en protéines des OPsa sont bons, voire très bons, et répondent au cahier des charges de la filière brassicole. La qualité brassicole des OPsa s’avère également plus régulière qu’en semis de printemps. Un essai réalisé de 2017 à 2020 en Plaine de Dijon montre un calibrage amélioré de 9 % pour RGT Planet semé à l’automne.
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