Amélioration des plantes - Les biotechnologies : une aide à la sélection
Les biotechnologies sont un outil d’aide à la sélection variétale. Elles interviennent dans trois méthodes de sélection qui s’intéressent à des parties différentes du génome de la plante : la sélection assistée par marqueur, la sélection génomique ou encore la génétique d’association. Explications avec Catherine Feuillet, ancienne directrice de recherche à l’Inra de Clermont-Ferrand et Claude Tabel, directeur de recherche chez RAGT Semences.
Une sélection basée sur la présence de "marqueurs"
La sélection assistée par marqueur s’appuie sur des « marqueurs » qui peuvent être décrits comme des jalons placés le long des chromosomes. Ils permettent de positionner précisément les gènes d’intérêt. Pour rappel, les chromosomes sont constitués par les gènes et le gène est une séquence d’ADN qui porte une information spécifique. Ces marqueurs permettent de gagner du temps lors de la sélection de nouvelles variétés. A titre d’exemple si tous les gènes d’intérêt sont marqués, il est possible d’éliminer tous les individus ne présentant pas ces marqueurs sans attendre que le caractère s’exprime au champ pour sélectionner les individus souhaités. Plus le marqueur est proche du gène d’intérêt, plus la sélection est facilitée. La recherche développe de nouveaux marqueurs de manière à suivre un nombre de gènes de plus en plus grand.
Mettre la lecture des gènes en vis-à-vis des observations au champ
Une autre méthode de sélection consiste à séquencer tout le génome de la plante dans le but d’identifier les parties qui jouent sur un caractère d’intérêt donné. C’est la sélection génomique.
Enfin, la génétique d’association est une nouvelle méthode de sélection qui a pour objectif de travailler sur des cibles comme le rendement, la tolérance à la sécheresse, ou l’utilisation de l’azote. Elles sont beaucoup plus complexes à analyser car elles touchent à la régulation de la plante, à son fonctionnement intrinsèque. Cette méthode de sélection se fonde sur un modèle statistique qui réalise des correspondances entre génotypes et phénotypes, autrement dit pour quelle séquence de gènes donnée nous observons une variété avec un meilleur rendement, une meilleure tolérance à la sécheresse ou aux maladies, ou un meilleur coefficient d’utilisation de l’azote. Pour atteindre ce niveau de performance, des centaines de millier de génotypes et de phénotypes doivent être identifiés, et l’outil statistique doit être suffisamment puissant pour permettre de faire la relation.
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