Le principe du désherbage mécanique
Les interventions mécaniques en culture, en prélevée et/ou postlevée, constituent une piste souvent citée pour réduire l’usage des herbicides
L’efficacité des interventions mécaniques en culture sur la gestion des mauvaises herbes est très dépendante des conditions d’intervention. L’état du sol, le stade des adventices, le stade de la culture et les conditions climatiques déterminent la réussite du désherbage mécanique. Le principe des outils disponibles est d’arracher ou de sectionner les adventices qui, sous l’effet de conditions climatiques favorables, se dessèchent et ne peuvent pas se repiquer. Ce postulat de base implique que cette technique ne fonctionne que :
- Si le sol est suffisamment ressuyé,
- Sur des adventices jeunes ou en cours de germination,
- Et si l’intervention est suivie de jours sans pluie.
Dans ces conditions, le désherbage mécanique paraît a priori difficile à mettre en oeuvre sur des cultures dont la levée s’effectue en période relativement humide (céréales à paille).
Les outils disponibles
Trois outils de désherbage mécanique sont fréquemment cités : la herse étrille, la houe rotative et la bineuse. Des adaptations permettent d’associer une application d’herbicide sur le rang de la culture à un binage sur l’inter-rangs, soit en même temps (désherbineuse), soit en deux temps (herbi-semis ou rampe de localisation puis binage).
Tous ces outils sont peu efficaces sur sol non ressuyé et en présence de cailloux. La herse et la houe, qui travaillent très superficiellement toute la surface du sol, préfèrent des sols secs et bien nivelés et doivent impérativement opérer sur des adventices très jeunes (2 feuilles maximum). La bineuse, qui ne travaille que l’inter-rangs, est plus souple vis-à-vis du stade des adventices. Ces outils ne sont pas adaptés à tous les types de sol. Les sols battants sont par exemple plutôt défavorables à l’utilisation de la herse étrille.
Une technique d’appoint, pas une solution toute faite
Le désherbage mécanique n’a qu’une efficacité instantanée et mérite d’être combiné à d’autres techniques pour maintenir des niveaux de propreté acceptables. Ces techniques se valorisent dans les situations d’infestations raisonnables en adventices, sous peine d’être inutiles, voire préjudiciables pour le rendement, si certaines précautions ne sont pas respectées. Elles supposent donc d’utiliser d’autres leviers agronomiques pour abaisser la pression adventices. Citons notamment la gestion de l’interculture (faux-semis), le travail du sol avant implantation (labour) et l’allongement de la rotation (alternance cultures d’automne/de printemps). Aucune stratégie « tout mécanique » n’atteindra les hauts niveaux d’efficacité permis par les herbicides appliqués à bon escient. En revanche, en culture, les stratégies mêlant les deux techniques (mécanique et chimique) semblent être la piste la plus intéressante sur certaines cultures. Mais est-ce facile à mettre en oeuvre sur le terrain ?
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