Le maïs : 9 000 ans d’histoire
Depuis Mexico, berceau de cette graminée tropicale, le maïs a connu neuf millénaires d’évolution. Retour sur les grands actes de son histoire avec Jean Beigbeder, spécialiste de ressources génétiques chez Promaïs.
Acte I : à la conquête de l’Amérique !
L’histoire du maïs commence il y a 9 000 ans dans les vallées montagneuses du Mexique. Les populations néolithiques mangent alors une plante sauvage qui s’appelle la téosinte. Une fois domestiquée, cette plante va prendre la forme du maïs.
Vers - 3 000 av. J.-C., le maïs s’est déjà répandu dans les zones basses du Yucatan, des Caraïbes et de la zone équatoriale d’Amérique du Sud.
Cette plante tropicale est ensuite restée très longtemps confinée à cette zone car elle ne poussait pas ailleurs. Les hommes ont mis beaucoup de temps, près de 7 000 ans, à sélectionner un maïs qui fonctionne en milieu tempéré.
Acte II : une expansion mondiale grâce aux conquistadors
Les conquistadors européens sont à l’origine d’une expansion très rapide du maïs sur l’ensemble des continents et aujourd’hui, la Chine est le deuxième producteur mondial de maïs.
Lorsque les Européens sont arrivés sur le continent américain à la fin du XVe siècle, il y avait du maïs partout en Amérique puisqu’il s’était étendu aux zones tempérées.
Ils ont alors récupéré des variétés implantées un peu partout en Amérique. Bien évidemment, ce sont les profils tempérés qui se sont le mieux adaptés en Europe et les variétés tropicales qui ont trouvé leur place en Afrique.
Acte III : le coup de fouet de l’hybridation
Plus récemment, le maïs a bénéficié des découvertes de Mendel et Darwin du XIXe siècle. Ils ont permis de modifié la structure génétique des variétés grâce à l’hybridation. Cette invention strictement humaine consiste à croiser deux parents purs homozygotes (obtenus par fécondation autogame). L’hybride de première génération qui en résulte apporte des gains extraordinaires : les rendements ont décuplé, passant de 10-50 q/ha à des niveaux compris entre 80 et 130 q/ha. D’autre part, cette hybridation permet aux agriculteurs de cultiver des variétés fiables, stables et homogènes, faciles à récolter et dans lesquelles il est possible de fixer des caractères d’intérêt comme la résistance à la verse ou à des maladies.
Depuis les années 1930, les hybrides ont conquis tout le marché du maïs, y compris le segment du bio.
Si le maïs est restée une plante vivrière de base en Amérique centrale et en Afrique sud-Saharienne, il est désormais très consommé par les animaux. Le maïs est particulièrement intéressant pour l’alimentation des volailles : la capacité à produire de la protéine animale maigre, acceptée par toutes les populations du monde, est optimum avec le maïs.
Les semenciers et les instituts publics se sont associés il y a 40 ans pour collecter et conserver toutes les variétés anciennes de maïs, qui constituent un formidable réservoir de biodiversité. Aujourd’hui, la collection en compte 2 200 dont 270 sont mises à disposition du public.
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