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Désherbage des céréales - Gestion des bromes : miser sur l’agronomie et les programmes

La lutte en végétation contre les bromes devient problématique. En effet, elle s’appuie majoritairement sur des herbicides inhibiteurs de l’ALS, ce qui pourrait conduire à l’apparition de résistance. La mise en place de programmes de traitement permet  de prévenir les risques de dérive d’efficacité, tout en assurant une bonne gestion des adventices.

Bromes : comment éviter l'apparition de résistances aux herbicides ?

Actuellement, les principaux anti-bromes sont des produits inhibiteurs de l’ALS, type Attribut, Abak, Monitor ou Alister. Des produits à base de flufénacet (Trooper/Fosburi) présentent également un profil de sensibilisation du brome, même s’ils n’ont pas une réelle efficacité brome.

L’ensemble de ces produits peut être utilisé pour élaborer des programmes herbicides, afin d’alterner les modes d’action, assurer une meilleure efficacité et limiter la concurrence entre les plantes adventices et la culture.

Cependant, les moyens de lutte agronomiques (labour et rotation) ne doivent pas être oubliés, surtout qu'ils permettent de gérer le brome stérile aussi bien -si ce n'est mieux- que la gestion chimique.

Des programmes tout automne ou automne/sortie d’hiver

En cas de forte infestation (>20 plantes/m2), le désherbage doit démarrer dès l’automne, complété par une nouvelle intervention à l’automne ou en sortie d’hiver.

Selon les essais 2012, le programme tout automne (prélevée/post-levée) est moins efficace (- 5 points) que le programme automne/sortie d’hiver (prélevée/sortie hiver) (figure 1).

Dans les deux cas, l’apport de Trooper semble assez faible par rapport à Abak, ce qui s’explique par la faible efficacité de ce produit sur bromes mais surtout par les conditions sèches connues lors du traitement. Fosburi est plus adapté comme base pour l’automne.

Cependant, Trooper garde l’avantage de se positionner en prélevée et peut être intéressant s’il est utilisé dans de bonnes conditions climatiques (humidité notamment) et pour des infestations faibles à moyennes.

Figure 1 : Programmes automne puis sortie d’hiver, comparés à des applications solos d’Abak - 2 essais en 2012.

programmes automne sortie d'hiver pour lutter contre le brome
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Pour des situations moins infestées

Si la densité ne dépasse pas 20 adventices/m2, l’application fractionnée en sortie d’hiver peut suffire pour assurer le contrôle des bromes.

Une application unique d’herbicide montre toujours moins d'efficacité que les applications fractionnées, malgré l’utilisation d’adjuvant. Dans le cas de Abak + Siwet L77, le fractionnement permet un gain d’efficacité de plus de 20 points (figure 2). Comme rappelé plus haut, cette stratégie a l’inconvénient de se baser uniquement sur les herbicides de type inhibiteurs de l’ALS. Elle doit donc rester ponctuelle sur la rotation, compte tenu du risque de développement de populations résistantes, et intégrée à d’autres moyens de lutte (figure 3).

Figure 2 : Résultats du fractionnement des applications de sortie d’hiver
(les adjuvants H1213 et H1214 sont des huiles végétales en cours d’homologation)
T/FT = Tallage/Fin Tallage

Comparaison d'efficacité de différentes applications d'herbicides en sortie d'hiver pour lutter contre le brome
 

Figure 3 : impact du travail du sol, avant implantation, couplé au programme herbicide, sur l’infestation en brome (LONGUES (63) - 2011)

impact du traval du sol couplé à des programmes herbicides sur le niveau de salissement de la parcelle en brome. Le labour est une technique culturale très efficace contre cette adventice.
 

Concernant les sels (sulfate d’ammonium et de magnésium), il est nécessaire de les associer avec un adjuvant pour observer des gains d’efficacité. Le choix de l’adjuvant et la dose sont déterminants. Les résultats sont plus élevés si Actimum est associé avec l’huile Actirob B qu’avec le mouillant Break Thru. Et mieux vaut préconiser la pleine dose pour les deux types de produits.

Autre constat pour les associations Actirob B + sels, l’avantage revient à celles à base de sulfate d’ammonium (Actimum) par rapport au sulfate de magnésium (Epsotop). Cependant au sein de nos essais, l’ajout d’un sel à un adjuvant présente toujours un intérêt sur l’efficacité, avec ces différents programmes.

+ de 200 adventices / m2 : que faire ?
Une telle densité doit rester exceptionnelle, les moyens agronomiques (labour et rotation) permettant de limiter le stock semencier de la parcelle et les levées d’adventices.  L’association Fosburi + Monitor à pleine dose peut constituer dès l’automne une solution « pompier », en aucun cas elle n’est durable.

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