Irrigation : gérer un volume d'eau limité
En cas de volume d'irrigation limité, il s'agit de privilégier les périodes de forte sensibilité des céréales au stress hydrique. L'irrigation doit couvrir en priorité la période allant du stade « dernière feuille étalée » au stade « grain laiteux ». Une irrigation plus précoce ne sera déclenchée que dans les sols superficiels car en sols plus profond elle peut s'avérer moins efficace voire inutile.
Le pilotage de l’irrigation doit se raisonner en fonction de la ressource en eau disponible sur l’exploitation et des éventuelles restrictions d’usage de l’eau décidées par les pouvoirs publics. En cas de ressource en eau abondante, le potentiel de rendement de la culture pourra être pleinement exploité grâce à l’irrigation. Dans le cas inverse, il s’agit d’apporter l’eau aux stades les plus critiques et de définir des priorités entre les parcelles.
Dans le cas de stratégies d’irrigation d’appoint sur blé tendre, où la ressource en eau ne permet pas de réaliser plus de deux apports de 30 mm, la restriction devra être répartie en fonction des types de sol de manière à maintenir au moins 2 apports pour les sols les plus superficiels.
Les règles de pilotage doivent donner la priorité à la période la plus sensible vis-à-vis du manque d’eau, c'est-à-dire à partir du stade sortie de la dernière feuille jusqu’au stade grain laiteux. Les figures n°1 et n°2 résument les stratégies d’apport dans deux types de sol selon le scénario de sécheresse.
Figure 1 : Gérer un volume d'eau limité
Cas sécheresse montaison
Figure 2 : Gérer un volume d'eau limité
Cas sécheresse post-épaison
Dans les cas de sécheresse montaison, le déclenchement ne devrait pas débuter avant le stade 3 nœuds même en sol superficiel, sauf en cas de sécheresse en début de montaison susceptible de pénaliser l’alimentation azotée, dans les sols à faible fourniture en azote. Dans les sols moyens à profonds, si seul un seul apport de 30 mm est prévu celui-ci ne doit pas être réalisé avant le stade dernière feuille ligulée.
Si la sécheresse courant montaison s’avère faible à modérée, l’irrigation sera soit reportée après floraison notamment pour les sols profonds, soit réalisée juste avant épiaison dans les sols superficiels pour anticiper un éventuel déficit hydrique pendant la floraison, période où l’irrigation est déconseillée vis-à-vis du risque fusariose.
En cas de ressources en eau insuffisantes pour irriguer l’ensemble des cultures ou de mesures restrictives, des arbitrages sont indispensables. Il convient de privilégier l’irrigation pour les sols les plus superficiels et les espèces à plus forte marge.
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