Favoriser la biodiversité sur les fermes : des outils pratiques en construction
Au cœur de bien des discussions et débats, la biodiversité souffre d’une compréhension souvent vague de ce qu’elle est et de ce qui l’influence. ARVALIS s’efforce de créer des outils simples et opérationnels pour favoriser la biodiversité fonctionnelle sur les exploitations.
Un micro-trottoir le révèle : le terme « biodiversité » est interprété différemment selon les personnes. La biodiversité désigne l’ensemble des êtres – ou plutôt des systèmes - vivants, qu’ils soient du règle animal ou végétal, macro ou microscopiques (micro-organismes), et sauvages ou domestiques.
Rien ne présume de l’effet positif ou négatif de ces êtres envers le rendement d’une culture. Une partie de la biodiversité sauvage comprend les adventices, ravageurs et maladies. D’un autre côté, la biodiversité contribue à rendre de nombreux services à l’agriculture et à la société en général. Par exemple, les abeilles pollinisent, les micro-organismes améliorent la fertilité des sols, les haies stockent du carbone, divers organismes souterrains améliorent la circulation et la qualité de l’eau, les auxiliaires régulent les bioagresseurs des cultures, etc. Enfin, une grande partie de la biodiversité n’a pas la moindre interaction avec les cultures.
Si l’on considère l’effet de l’agriculture sur la biodiversité, celui-ci peut être positif ou négatif également. Les agriculteurs façonnent les paysages pour créer des zones dédiées à la production, organisent le parcellaire et les espaces semi-naturels, etc. Ce faisant, ils peuvent créer des conditions favorables à certaines espèces et moins favorables à d’autres.
De multiples espèces, influencées par de multiples facteurs… Le sujet est complexe ! Pourtant, la recherche avance.
De nouveaux indicateurs et outils pour un déploiement en exploitation
Concrètement, favoriser la biodiversité passe par une réflexion sur les ressources nutritives et les habitats dans le temps et l’espace. À l’échelle de la parcelle, il est possible d’implanter pendant l’interculture des couverts. Par exemple, des couverts mellifères avec de la phacélie, du niger et du sarrasin favorisent les abeilles. À l’échelle du paysage, différents éléments – couramment comptabilisés en infrastructures agro-écologiques (IAE) à la déclaration PAC – sont bénéfiques : haies, bois, cours d’eau, mares, etc. La mosaïque des cultures et les prairies sont également des aspects bénéfiques.
La recherche a déjà produit des méthodes et outils d’analyse de la biodiversité (pièges à insectes volants ou rampants, outil DEXi ARENA Potentiel d’accueil des auxiliaires gérant les pucerons), ainsi que de la littérature sur de nombreuses espèces. Actuellement, l’outil DEXi ARENA permet d’effectuer une analyse multifactorielle sur la biodiversité fonctionnelle à l’échelle de la parcelle. Afin de l’adapter à l’échelle de l’exploitation, ARVALIS s’appuie sur des diagnostics effectués sur ses stations de recherche.
ARVALIS travaille aussi à l’élaboration de nouveaux indicateurs et d’outils utilisables en exploitation pour favoriser la biodiversité. Caractérisation des éléments automatisée et interprétation facile sont les deux conditions au déploiement à grande échelle. Par exemple, pour les haies, une note globale est en cours d’élaboration, avec un outil cartographique SIG favorisant l’automatisation des observations. Un diagnostic des haies a été réalisé l’an dernier sur deux stations expérimentales (Saint-Hilaire-en-Woëvre dans la Meuse et La Jaillière en Loire-Atlantique) pour la construction de cette note globale.
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