Maïs fourrage - Être vigilant à l’ouverture du silo
Les pertes les plus importantes de matière sèche se produisent quelques semaines après la récolte, à l’ouverture du silo. Inévitables sur le front d’attaque, les pertes peuvent aussi être atténuées dans la masse du fourrage par des bonnes pratiques de reprise de l’ensilage.
L’ouverture du silo est un moment stratégique qui conditionne la qualité du fourrage. La remise au contact de l’air du front d’attaque « réveille » les levures et moisissures naturellement présentes. Celles-ci étaient en veille par l’absence d’oxygène et la baisse du pH dans la masse du fourrage. Ces micro-organismes consomment alors les sucres du maïs et dégagent de la chaleur.
Les pertes de matière sèche sont estimées à 0,23 % par degré d’échauffement et par jour. Ainsi, un mètre cube d'ensilage de maïs (230 kg de MS) qui chauffe, c’est 3 à 5 kg MS par jour en moins. Sur une campagne, cela représente 5 à 15 % de la matière sèche totale du silo, selon les situations et la qualité du travail réalisé au moment de la préparation du silo et à son ouverture.
Prévoir un avancement rapide du front d’attaque du silo
Pour limiter l’échauffement du front d’attaque, il faut limiter au maximum la pénétration en profondeur de l’air qui réactive les fermentations. Pour cela, la vitesse d’avancement dans la masse du fourrage doit être suffisamment rapide : 10 cm par jour en hiver, 20 cm en été. Elle dépend de la quantité de matière consommée quotidiennement et de la surface du front d’attaque du silo. Ces paramètres sont à prendre en compte avant le chantier de récolte.
Des actions nettes et sans vibration lors des désilages
Les échauffements du fourrage peuvent également être limités en assurant une reprise propre, nette et sans vibration. Il faut donc éviter les outils vibrants qui déstabilisent la masse du silo et augmentent la porosité. En parallèle, il faut conserver un cordon de sacs de sable continu à la verticale du front d’attaque pour limiter l’entrée d’air sous la bâche.
En cas de taux de MS à la récolte élevé, l’utilisation d’un additif d’ensilage à base de bactéries hétérofermentaires (Lactobacillus buchnerii, L. brevis) peut réduire le risque d’échauffement du front d’attaque.
Une partie des pertes, plus faible cependant, provient de la poursuite de la respiration des plantes entre la fauche et la disparition de l’oxygène dans la masse du silo fermé. Il n’y a pas grand-chose à faire pour les limiter si ce n’est de travailler rapidement, mais correctement et sans précipitation.
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