Ravageurs des racines - Chrysomèles du maïs : bilan des captures en 2020
Comme chaque année, la chrysomèle du maïs poursuit un peu plus sa conquête du territoire avec une augmentation de l’abondance et des surfaces concernées en 2020. Mais à force de faire ce constat année après année, les populations se rapprochent des seuils de nuisibilité notamment dans les secteurs où ce ravageur est présent depuis plus d’une décennie. Des premiers dégâts sont observés très localement, c’est-à-dire à l’échelle de ronds dans de rares parcelles situées dans la vallée du Grésivaudan dans les Alpes. Aucun dégât n’a été observé en Alsace à ce jour.
Situation globalement sous contrôle en Alsace
En Alsace, le réseau de surveillance mis en œuvre en 2020 comportait 97 parcelles avec des pièges à phéromone et 24 parcelles avec des pièges chromatiques. Les pièges à phéromone ont capturé près de 60 000 insectes en 2020, contre environ 32 000 en 2019. 1 parcelle sur 3 dépasse plus de 500 captures en 2020, contre 1 parcelle sur 6 en 2019. Ces parcelles sont réparties de Mulhouse à Strasbourg.
Depuis deux campagnes, les pièges chromatiques se substituent aux pièges à phéromone dans le secteur de la Hardt et du Ried sud (zone centrale de l’Alsace le long du Rhin), là où les plus fortes populations avaient été observées au cours des années antérieures. Sur les 24 parcelles suivies à l’aide de ces pièges, seules 2 n’ont pas donné lieu à des captures de chrysomèle (contre la moitié des parcelles en 2019). Le nombre de parcelle dépassant plus de 100 individus capturés sur ces pièges demeure néanmoins limité (4 parcelles sur 24 en 2020, contre 3 sur 31 en 2019) et aucune ne dépasse le seuil de 5 individus capturés par jour et par piège, seuil d’alerte pratiqué aux Etats-Unis (en situation de maïs pluvial).
A noter qu’il n’y a eu aucun signalement de dégât sur plantes imputable à la chrysomèle du maïs en 2020 en Alsace.
Deux secteurs en alerte en Rhône-Alpes
En Rhône-Alpes, 25 000 insectes ont été dénombrés dans les 74 parcelles suivies à l’aide de pièges à phéromones en 2020, soit le même niveau que l’an dernier. Mais ce chiffre doit être pris avec précaution car la majorité des captures provient de parcelles situées dans les Marais de Bourgoin-Jallieu, la Combe de Savoie et le Grésivaudan. Dans ces trois secteurs, 28 parcelles ont été suivies dans le cadre de la Surveillance Biologique du Territoire, auxquelles s’ajoutent 38 parcelles suivies par ARVALIS à l’aide de pièges chromatiques dans le but d’appréhender avec plus de précision l’abondance de population.
Dans le secteur Nord Grésivaudan, 7 des 18 parcelles de la zone ont comptabilisé un nombre de captures supérieur à 5 chrysomèles par piège par jour. Une parcelle dépasse même cette année le seuil de 10 individus/piège/jour. Des dégats de verse attribués à la chrysomèle du maïs ont pu être observés très localement cette année dans quelques parcelles.
Dans la Combe de Savoie, 2 parcelles sur les 12 suivies ont dépassé le seuil de 5 chrysomèles par piège et par jour sur l’ensemble de la campagne de surveillance.
Dans les marais de Bourgoin-Jallieu, quelques parcelles dénombrent un niveau de captures assez élévé, mais aucune ne dépasse le seuil de 5 chrysomèles capturées par piège par jour.
Parmi les autres secteurs de la région, la chrysomèle du maïs est principalement observée dans la plaine de l’Ain / Lyon, les secteurs Bièvres / Terres Froides et la plaine de Valence. Les captures demeurent à ce jour limitées, avec seulement 4 parcelles qui dépassent plus de 500 captures sur pièges à phéromone au cours de la campagne 2020 parmi les 64 parcelles suivies.
Ailleurs, la chrysomèle du maïs confirme sa présence mais n'inspire pas d'inquiétude
En Bourgogne-Franche-Comté, 117 insectes ont été capturés au total dans 15 sites (11 en Saône-et Loire, 3 dans le Jura, 1 en Côte-d'or) sur les 29 sites de surveillance déployés (soit près de 1 site sur 2 !). Ces captures ont eu lieu dans des secteurs où des captures avaient déjà été observées entre 2007 et 2014 ou en 2019.
Concernant l’Ile-de-France, des piégeages ont à nouveau eu lieu en Seine-et-Marne avec plus de 500 individus capturés au total dont l’essentiel dans 3 parcelles.
En Nouvelle-Aquitaine, les captures restent à des niveaux limités et n’inspirent pas d’inquiétude. La situation varie cependant légèrement entre le nord de la région (Charente, Charente-Maritime) où la chrysomèle du maïs semble désormais être présente très largement (avec de nombreuses parcelles faisant état de pièges positifs) et le sud de la région (département des Pyrénées-Atlantiques) où les captures semblent encore être contenues autour de seulement 3 foyers.
Enfin, des captures en nombre limité ont eu lieu dans 3 parcelles sur les 7 faisant l’objet d’une surveillance en région PACA. Aucun problème pour cette région où la culture de maïs est peu dense et par conséquent peu exposée.
Tableau 1 : Captures de chrysomèle du maïs en France en 2020
Si la situation demeure sous contrôle, elle pourrait s’aggraver dès l’année prochaine ou la suivante et concerner un plus grand nombre de parcelles. D'autant plus si les conditions climatiques deviennent plus favorables au ravageur qu’au maïs, et si les pratiques prophylactiques ne sont pas plus mises en œuvre.
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