Alimentation des ruminants - Récoltez les dérobées fourragères tôt pour préserver leur qualité
Les chantiers de récolte des dérobées ont déjà démarré dans les zones les plus précoces. Dans les autres situations, il importe de faire le tour des parcelles pour évaluer le stade de développement. Rappelons qu’une récolte précoce permet d'obtenir un fourrage de qualité capable de répondre aux besoins nutritionnels des animaux les plus exigeants tels que les vaches laitières et les jeunes bovins à l’engraissement.
En l’absence d’excès d’eau et avec une bonne alimentation azotée (minéralisation soutenue par les températures douces et fertilisation en sortie d’hiver), les dérobées présentent aujourd’hui des biomasses intéressantes. Les espèces précoces (ray-grass d’Italie notamment) ont entamé leur montaison courant février.
Quelle que soit l’espèce fourragère, le stade physiologique de la plante détermine l’essentiel de sa valeur alimentaire (valeurs énergétique et azotée, encombrement). Les pratiques de fertilisation azotée favorisent quant à elle la croissance et dans une moindre mesure la valeur protéique réelle du fourrage. En effet, en cas d’excès de fertilisation azotée, une part importante de l’azote de la plante est contenue dans des formes dites « non protéiques » moins bien valorisées par les ruminants.
Le stade physiologique des plantes, premier facteur de qualité
L’observation des plantes est primordiale pour déterminer son stade. L’attention doit être portée à la montée de l’épi dans la gaine. A l’instar des observations faites sur céréales à paille, il s’agit de prélever des plantes en plusieurs endroits de la parcelle et d’observer la hauteur de l’épi dans les maîtres-brins. Pour ce faire, les gaines doivent être fendues en deux à l’aide d’un couteau (photo).
Les parcelles les plus avancées sont à faucher dès que possible
Après le stade, c’est la météo qui détermine la date du chantier de récolte. Mais il importe de fixer, a priori, les objectifs à atteindre en termes de qualité et de rendement. Ces objectifs tiennent compte des exigences et des besoins des animaux à nourrir ainsi que de l’état des stocks fourragers. En cas de destruction de la prairie après la récolte, il faut également prendre en compte les exigences de la culture suivante (date de semis, état hydrique et préparation de sol…) pour déterminer la date de récolte de la dérobée.
La figure 1 indique les valeurs alimentaires et rendement accessibles du RGI en fonction du stade des plantes. Aujourd’hui, les parcelles les plus avancées ont dépassé le stade épi 10 cm. Pour des animaux à forts besoins, la récolte devra intervenir dès que les conditions météo le permettent.
Figure 1 : Evolution des valeurs nutritives du ray-grass d’Italie non alternatif au premier cycle (année après le semis) en fonction du stade et du rendement
Cette année, en raison des pluies abondantes dans beaucoup de secteurs en France, le ressuyage et la portance des sols ne sont pas suffisants dans toutes les parcelles pour envisager le passage d'engins de récolte. Il s’agit ensuite de disposer d’un créneau météo favorable au préfanage, le plus souvent compris entre 48 et 72 h. Les références récentes indiquent qu’en l’absence de pluie, un cumul d’ETP (évapotranspiration) de 5 à 6 mm sur la durée de préfanage permet d’atteindre au minimum 30 % MS. Les objectifs à atteindre en termes de teneurs en matière sèche sont respectivement de 35 % pour les graminées et 40 % pour les légumineuses.
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