Agriculture biologique - De nouvelles pistes pour valoriser la luzerne
Si l’introduction de la luzerne dans la rotation apporte de nombreux avantages au système de cultures, il est parfois difficile de la valoriser en système céréalier par manque de débouchés. A l’occasion du programme CASDAR RotAB, des solutions innovantes ont été proposées telles que l’utilisation de la luzerne comme engrais de ferme.
La luzerne est la fourragère pluriannuelle la plus mobilisée dans les systèmes céréaliers biologiques spécialisés. Elle est appréciée pour ses nombreux atouts agronomiques. En effet, la luzerne structure le sol grâce à leurs systèmes racinaires puissants et étendus, et apporte de l’azote au système via la fixation symbiotique. Cette culture facilite également la gestion du désherbage en « cassant » le cycle des adventices. De plus, les fauches successives permettent d’épuiser les vivaces telles que les chardons des champs. Différents modes de récolte de la luzerne sont possibles : foin, enrubannage, ensilage, affouragement en vert. Elle constitue un excellent fourrage pour les ruminants. Cette légumineuse fourragère peut également également être transformée en concentrés sous forme de bouchons ou pellets via une usine déshydratation.
Cependant, la valorisation de la luzerne n’est pas toujours aisée dans un système céréalier en l’absence d’élevage ou d’usines de déshydratation à proximité. Ses atouts agronomiques ne suffisent souvent pas à compenser le manque à gagner par l’absence de vente.
Des pistes ont donc été explorées pour pallier à ce manque de débouchés. Certains agriculteurs comme Guy Brunet n’ont pas hésité à monter une petite unité de déshydratation s’appuyant sur le séchage solaire. Cette piste est particulièrement intéressante pour les exploitants recherchant une autonomie maximale en énergie et engrais azotés. Des chercheurs tels qu’Eugène Triboï proposent également de valoriser la luzerne comme engrais de ferme.
Dans l’optique de lever les principaux freins techniques des systèmes de grandes cultures biologiques sans élevage, le programme de recherche RotAB a été mis en place de 2008 à 2010. Il a porté sur la conception et l’évaluation des rotations pour ces systèmes particuliers.
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