Sécheresse 2022 - Couverts d'interculture : il est trop tard pour semer des légumineuses
Faute de pluie, les couverts ne sont pas encore semés dans de nombreuses parcelles. Il n’est plus agronomiquement justifié de semer des légumineuses, à une exception près.
Face à l’envolée du prix des engrais azotés, les couverts de légumineuses semblaient une source d'azote à valoriser cette année. Une bonne idée mise à mal par la sécheresse qui sévit en France métropolitaine.
Les couverts avec légumineuses se sèment généralement avant le 15 août
Même avec des pluies annoncées rapidement ou une vingtaine de millimètres déjà tombés, il est en ce début septembre trop tard pour semer des couverts avec légumineuses. La règle est de les semer avant le 15 août pour obtenir un développement significatif avant leur destruction à l'automne.
Il en est de même pour les espèces fortement gélives, comme le tournesol ou le niger. Dans la majorité des situations, semer aujourd’hui des couverts prévus post-moisson n’est ni techniquement justifié, ni économiquement rentable. Dans la mesure du possible, mieux vaut envisager un couvert moins coûteux, et vigoureux. Les crucifères (moutardes et radis) sont de très bons candidats avant les implantations d’automne. La phacélie, le seigle ou l’avoine gardent de l’intérêt à ce jour.
Le quart Sud-Ouest est une exception
Une exception cependant : le grand quart sud-ouest de l’hexagone. Si la destruction du couvert est envisagée fin mars-début avril (culture suivante semée tardivement au printemps avec un travail du sol tardif ou du semis direct), il est possible de semer une association d’espèces jusqu’au 15-30 septembre, voire jusqu’au 15 octobre dans le Béarn. Dans ces conditions, les espèces doivent être adaptées pour croître l’automne et l’hiver sans geler, puis se développer très fortement en mars : céréale d’hiver et/ou phacélie associées à des légumineuses d’hiver de type féverole ou pois, voire trèfle incarnat.
Attention, ces recommandations sont agronomiques et doivent être modulées en fonction des situations réglementaires individuelles (directive Nitrates, SIE, etc.).
À noter que les conditions météorologiques exceptionnelles de l’année s’accompagnent de possibilités de dérogation de semis, sans que cela ne soit généralisé pour autant.
En juillet, la fraîcheur du sol a parfois permis de faire lever les couverts avant ou peu après la moisson. Depuis, ils se flétrissent et végètent (photo). Leur potentiel est entamé et un retour des pluies en septembre ne rattrapera que partiellement la situation. Cela n’est évidemment pas forcément le cas partout, certains secteurs ayant bénéficié de pluies orageuses localisées.
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