Comment limiter la contamination des récoltes par le datura pour assurer la qualité sanitaire des productions ?
Repérer les parcelles infestées, procéder à des arrachages manuels, prioriser les parcelles à récolter en fonction de la présence de datura, nettoyer les moissonneuses et prévenir son technicien sont quelques clefs pour limiter l’infestation des récoltes par les alcaloïdes contenus dans les plantes de datura.
Avant la récolte
- Faire le tour des parcelles pour repérer les plantes. Certaines zones sont plus sensibles au développement du datura : passages d’enrouleur, zone à faible densité, mouillères, tournières, passage de gibier avec destruction de plantes…
- Détruire les plantes présentes pour éviter leur récolte et leur propagation.
- Si les plantes ne sont pas montées à graine :
- Passage de broyeur possible si la surface est importante.
- Arrachage manuel (porter des gants, enfouir/isoler les plantes).
- Ne pas les brûler (fumées toxiques).
- Si les plantes sont montées à graine :
- Ne pas broyer !
- Arracher les plantes (porter des gants) et/ou couper les bogues avant de les mettre à la poubelle (dans les ordures ménagères pour incinération).
- Ne pas les brûler (fumées toxiques), ne pas les laisser en bout de champs, ne pas les mettre sur les tas de composts.
- Si les plantes ne sont pas montées à graine :
Dans tous les cas, contacter votre conseiller pour valider la marche à suivre en cas de contamination.
Lire aussi : « Datura : savoir le gérer au champ »
Au moment de la récolte
- Toujours commencer les récoltes par les parcelles non infestées pour ne pas répandre d’éventuelles graines dans le reste du parcellaire de l’exploitation.
- Veiller au bon nettoyage du matériel (moissonneuse-batteuse, ensileuse) entre les chantiers. Surveiller particulièrement le début de chantier de la machine, là où des graines de datura peuvent tomber au sol.
- En cas de recours à une entreprise de travaux agricoles, prévenir l’opérateur pour s’assurer du nettoyage de la machine. Il s’agit de limiter les contaminations entre parcelles et entre exploitations.
- Informer le personnel lors de la livraison au silo d’une benne potentiellement contaminée. Les OS procéderont à des réfactions en cas de présence de datura et à des refus de marchandises.
- Mettre les lots déclassés en méthaniseur n’est pas une solution ! Les premiers tests de viabilité des graines de datura après passage en méthaniseur ne permettent pas aujourd’hui de conclure à une suppression à 100 % de leur potentiel de germination. Il en est de même pour le compostage.
- nuisibilité directe des cultures : fort développement, compétition vis-à-vis de la lumière, des nutriments et de l’eau ;
- nuisibilité indirecte : chaque plante est capable de produire environ 5000 graines qui contribuent à contaminer la parcelle sur le long terme ;
- toxicité aiguë due à la présence d’alcaloïdes tropaniques dans les graines et tout l’appareil végétatif ;
- la teneur en alcaloïdes des récoltes est réglementée ! Les teneurs maximales en alcaloïdes tropaniques pour la nutrition humaine varient selon les céréales concernées entre 5 et 15 µg par kg de grains récoltés mis sur le marché ; excepté le maïs destiné à la transformation par voie humide (règlement CE 2023/915), pour lequel subsiste cependant la problématique de valorisation des co-produits et les exigences commerciales des clients de la production alsacienne.
Cet article est proposé par l’ensemble des partenaires techniques alsaciens. Animation du groupe : ARVALIS. Signataires : Chambre d’Agriculture d’Alsace, Terres Inovia, Comptoir Agricole, CAC, Gustave Muller, Armbruster, Lienhart, Agro 67, Ets Walch, Ets Hassenforder, Feuerstein SAS, EDT 67, EDT 68, SMRA, Bio en Grand Est, DRAAF, FREDON Grand Est.
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