Gestion des adventices : comment désherber le maïs lors d’un printemps sec ?
Si les conditions sèches pénalisent l’efficacité des herbicides racinaires en prélevée et incitent à un report en postlevée précoce, elles sont propices à un désherbage mécanique en plein avant la levée du maïs.
Classiquement, le désherbage du maïs met en œuvre deux grands types d’herbicides :
- des herbicides racinaires qui pénètrent préférentiellement par les racines et pour cela ont besoin d’eau (15 à 20 mm minimum dans les 10 jours qui suivent l’application),
- des herbicides foliaires qui pénètrent par les feuilles et nécessitent des conditions poussantes.
Les premiers sont principalement des antigerminatifs largement utilisés dans les situations à forte pression de graminées estivales (et quelques dicotylédones annuelles comme les véroniques ou le pourpier). Les seconds offrent un large spectre d’action face aux dicotylédones annuelles mais aussi, dans une moindre mesure, face aux graminées estivales, à condition de traiter sur des plantes très jeunes dans des conditions favorables à l’efficacité.
Repousser et adapter le désherbage chimique
Actuellement, les conditions printanières particulièrement sèches dans la plupart des régions de France ne sont pas favorables à l’utilisation des herbicides racinaires de type chloroacétamides notamment.
Là où aucune pluie de 15 à 20 mm n’est annoncée dans les jours qui suivent l’application, il convient de reporter l’utilisation des herbicides racinaires en postlevée précoce, si les conditions redeviennent favorables (pluie significative de 15 à 20 mm dans la décade suivante). Dans ce cas, il peut s’avérer pertinent de leur associer un ou des herbicides foliaires permettant de gérer les premières levées. Un second passage de postlevée avec des herbicides foliaires pourra peut-être s’avérer nécessaire.
Des conditions propices au désherbage mécanique, avec précaution
À l’inverse, ces conditions séchantes sont favorables à un passage avant la levée du maïs d’outil de désherbage mécanique en plein de type herse étrille ou roto-étrille si le sol le permet (peu ou pas caillouteux, pas trop motteux, non battu et pouvant s’émietter facilement) ou de houe rotative sur les sols croûtés en surface. Ces interventions n’ont pas la persistance d’action d’un herbicide racinaire mais peuvent s’avérer très pertinentes dans ces situations où les adventices commencent à lever (le stade optimum d’intervention est le stade filament). Vigilance toutefois avec des semis superficiels pour lesquels il existe un risque d’arrachage du maïs. Sur des semis de 4 à 5 cm de profondeur, il sera possible d’intervenir à 10-12 km/heure avec une herse étrille et un peu plus vite, jusqu’à 15 km/h, avec une houe rotative. Un test préalable sur un bout de parcelle, hors fourrière, pourra permettre de vérifier l’adéquation entre la vitesse d’avancement et l’état de germination du maïs afin d’éviter d’éventuels dégâts sur la culture.
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