Comment améliorer le bilan carbone des systèmes maïsicoles du Sud-Ouest ?
Au même titre que les autres secteurs d’activité, l’agriculture est concernée par la Stratégie Nationale Bas Carbone. Dans les systèmes maïsicoles du Béarn, les enjeux principaux portent sur le stockage du carbone dans le sol et sur la réduction de la fertilisation azotée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Plusieurs options ont été testées sur la plateforme expérimentale Syppre de Sanders (64). Explications en vidéo.
Le carbone est un constituant de la matière organique des sols, qui joue de nombreux rôles dans leur fertilité : protection contre l’érosion, infiltration de l’eau… Le stockage de la part stable du carbone organique apporté dans les sols est le seul moyen de séquestration en agriculture. Le carbone dans le sol peut être présent jusque dans les horizons profonds, mais la majorité se trouve dans les 30 premiers centimètres. C’est d’ailleurs cet horizon sur lequel se concentrent les diverses études scientifiques et méthodologies, comme la méthode Label Bas Carbone grandes cultures mise au point par ARVALIS.
Des couverts intermédiaires et des apports organiques pour stocker davantage de carbone
Pour augmenter le stock de carbone du sol, il faut augmenter la part de carbone restituée. Pour cela, deux possibilités : augmenter la biomasse végétale restituée au sol ou apporter des produits organiques.
Pour augmenter les stocks de carbone via la restitution de biomasse végétale, l’option la plus impactante en système maïsicole est l’insertion de couverts intermédiaires entre deux maïs. Le maïs grain faisant déjà figure de champion en termes de production et de restitution de biomasse au sol, sa substitution par d’autres cultures sera rarement bénéfique sur ce point. L’introduction de cultures intermédiaires suppose d’abord de semer tôt et dans de bonnes conditions le maïs, voire à précocifier les variétés. Quant au couvert, pour des semis précoces de septembre, un large choix d’espèces est possible : phacélie, vesce, trèfle… En revanche, pour des semis d’octobre, il faudra s’orienter vers des légumineuses (féverole, vesce velue…) ou éventuellement des graminées (orge, triticale, avoine…).
Quant à l’effet sur le carbone des apports de produits organiques, il sera d’autant plus fort que le carbone qu’ils contiennent est stable. Sur ce point, des différences importantes existent entre, par exemple, un lisier de porc frais et un digestat de méthanisation stabilisé.
Réduire la fertilisation azotée pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre
Le second levier impactant en grandes cultures est l’amélioration du bilan carbone par la réduction de la fertilisation azotée. En effet, les gaz à effet de serre liés à la production des fertilisants et les émissions qui se produisent au champ (volatilisation, dénitrification) sont comptabilisés dans le bilan carbone des grandes cultures.
En système maïsicole, une première option consiste à introduire des couverts de légumineuses avant le maïs pour augmenter le reliquat azoté avant le semis et la fourniture d’azote par minéralisation des résidus en cours de culture.
Une autre option, plus impactante à l’échelle du système, consiste à introduire des légumineuses comme culture principale. L’introduction de soja entre deux maïs sur la plateforme Syppre Béarn a fait l’objet de simulations. Elles montrent que ce système stocke moins de carbone dans le sol mais que cette baisse est, au global, compensée par la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Bien entendu, l’introduction de nouvelles cultures doit se raisonner en fonction des débouchés et des conditions pédoclimatiques.
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