Céréales à paille : dissocier interventions herbicides et insecticides
Certaines parcelles de céréales à paille sont encore à semer, comme celles occupées par les cultures de printemps ou les plus hydromorphes. Les chantiers devraient être réalisés d’ici mi-novembre, avec les conditions favorables qui se maintiennent. Dans le même temps, il faut penser au désherbage et à la gestion des ravageurs. Comment s’organiser pour les interventions
Les derniers chantiers de récolte coexistent avec les ceux dédiés aux semis et l’organisation du travail peut être très dense en cette période. Attention, cependant à ne pas se laisser surprendre par la levée rapide des céréales et d’organiser les chantiers de désherbage de prélevée au fur et à mesure des semis. En effet, en prélevée, il faudra veiller à ne pas dépasser le stade pointant afin d’éviter tout risque de phytotoxicité.
Quels programmes herbicides d’automne prévoir ?
En cas de faibles infestations de graminées (moins de 5 adventices/m²), un herbicide à l’automne suivi d’un passage sortie hiver, ou l’un ou l’autre, peuvent suffire dans les situations les moins complexes (rotations longues, faible pression…). En présence de résistances, les solutions de sortie d’hiver n’étant plus efficaces, un seul passage à l’automne sera nécessaire.
En cas de forte infestation de graminées, privilégier un passage de prélevée ou de postlevée, voire les deux, en cas de résistance. En cas de forte pression, il est illusoire de ne compter que sur la chimie.
- Blé tendre
- Orge d’hiver
- Blé dur
JNO : vigilance malgré des semis plus tardifs
Malgré des semis plutôt tardifs cette année, les conditions climatiques restent particulièrement favorables, avec la grande douceur actuelle, aux vols et à la multiplication des pucerons.
Dans les cas où les observations dépassent le seuil de risque, il sera nécessaire d’intervenir, voire de réintervenir, dès lors que :
10 % de plantes porteuses d’au moins un puceron ou présence de pucerons pendant plus de 10 jours. L’observation doit être réalisée par temps clair et sec.
Les essais conduits par ARVALIS mettent en évidence qu’une application plus tardive que la recommandation, (jusqu’à 14 jours plus tard) n’est pas préjudiciable pour le rendement. Dans certains cas, l’application tardive s’est même avérée bénéfique : elle a permis d’atteindre des pucerons arrivés un peu plus tardivement sur la parcelle et d’éviter le renouvellement du traitement. A l’inverse, une application trop précoce peut s’avérer moins efficace, notamment en raison de la faible surface des feuilles qui limite la réception du produit.
Concernant les cicadelles vectrices de la maladie des pieds chétifs, le risque semble négligeable du fait de la tardivité des semis et des observations réalisées sur les plaques engluées.
Plutôt dissocier les interventions herbicides et insecticides !
Afin de gagner du temps et un passage, un herbicide racinaire est parfois associé à un insecticide. Pourtant, ces deux types de produits requièrent des conditions d’application opposées qui justifient de dissocier les interventions.
De fait, le positionnement du traitement herbicide coïncide rarement avec la date optimale pour le passage de l’insecticide. On comprend dès lors que le mélange est difficilement réalisable si on veut maximiser l’efficacité sur les deux cibles visées (graminées d’un côté, pucerons/cicadelles de l’autre).
En cas de mélange, le choix des buses et des volumes de bouillies relève d'un compromis technique. Il est recommandé d’appliquer le mélange à 150 l/ha minimum et uniquement avec des buses à injection d’air à 66 % ou 75 % pour maximiser l’efficacité des deux produits.
Lors des applications de prosulfocarbe en postlevée, dans la plupart des situations, il convient de dissocier les applications pour utiliser autant que possible une buse homologuée à 90 % (une obligation pour réduire la distance de sécurité vis-à-vis des riverains à 10 mètres au lieu de 20 m par défaut). Une telle buse est en revanche à proscrire pour des insecticides de contact ne garantissant pas une bonne répartition de la bouillie.
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