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Champagne-Ardenne

Céréales : le point sur le risque maladies

L’offre climatique de l’automne/hiver 2024-2025 a été proche de la moyenne de ces dix dernières années : les cumuls de pluies et de températures n’ont pas été trop élevés, comparativement à la campagne précédente. En ce début avril, le temps est au sec, avec de faibles prévisions de pluies. Qu’en est-il du risque piétin-verse, septoriose et rouille jaune ?

Deux techniciens cherchent les maladies sur blé tendre à montaison en 2025

Un risque climatique piétin-verse faible actuellement

Une majorité des parcelles arrive au stade épi 1 cm ces derniers jours, moment où il est possible d’évaluer le risque piétin-verse. La décision d’une intervention repose sur la variété, les caractéristiques agronomiques à la parcelle, l’inoculum du champignon présent au sein de celle-ci et les conditions climatiques associées.

Le piétin-verse est inféodé à la parcelle, l’inoculum est localisé sur les pailles. Il est principalement favorisé par un retour fréquent du blé et le labour, lorsqu’il ramène des résidus infectieux en surface. Le type de sol joue également, avec un risque de développement accru en sols limoneux. Les semis précoces, associés aux conditions climatiques favorables au développement de la maladie, augmentent également le niveau de risque.

Plus d’informations, consulter la fiche accident piétin-verse ARVALIS.

Astuce : suivre les prochains Bulletins de Santé du Végétal à paraître pour connaitre la pression en piétin verse dans la région.

Le risque climatique de développement du piétin-verse est estimé à partir du modèle TOP, au stade épi 1 cm du blé tendre. Le risque climatique actuel est faible à moyen selon la localisation géographique dans la région et la date de semis (tableau 1). Attention, ce risque climatique maximal a été calculé pour une situation à risque avec une variété sensible (note de résistance < 5) et un inoculum non limitant. Les facteurs agronomiques cités précédemment ne sont pas pris en compte dans ce modèle climatique. Le score « climat » est ensuite à reporter dans la grille d’évaluation du risque piétin-verse (figure 1).

Tableau 1 : Risque climatique piétin-verse pour différentes localisations et dates de semis
Tableau 1 : Risque climatique piétin-verse pour différentes localisations et dates de semis
Figure 1 : Grille d’évaluation du risque piétin-verse
Figure 1 : Grille d’évaluation du risque piétin-verse

En cas d’intervention nécessaire, voici les possibilités de traitement (tableau 2).

Tableau 2 : Traitements fongicides à envisager en cas de risque piétin-verse
Tableau 2 : Traitements fongicides à envisager en cas de risque piétin-verse

Mise à jour des notes septoriose : quelles variétés sont concernées ?

Les notes de résistance variétale à la septoriose sont réévaluées chaque année. La pression septoriose très forte du printemps 2024 a conduit à la dégradation de certaines variétés (ou parfois une amélioration).

Tableau 3 : Reclassement des variétés de blé tendre sur leur note de résistance à la septoriose
Tableau 3 : Reclassement des variétés de blé tendre sur leur note de résistance à la septoriose

Des conditions météo actuelles peu favorables au développement de la septoriose, qui n’incitent pas à systématiser les T1

Voici les règles de déclenchements Septo-LIS® sur le T1 suivant les notes de résistance variétale à la septoriose. Sur les variétés notées 6,5, l’impasse T1 était de mise : désormais, en cas de forte pression maladies uniquement, un déclenchement de T1 pourrait être préconisé par le modèle.

Tableau 4 : Conseils de traitement par Septo-LIS® selon la note de résistance de la variété vis-à-vis de la septoriose
Tableau 4 : Conseils de traitement par Septo-LIS® selon la note de résistance de la variété vis-à-vis de la septoriose

Quelle que soit la pression maladies de l’année, l’intervention la plus importante reste celle à dernière feuille étalée (DFE). Cela serait dommageable de diminuer la dose appliquée DFE en raison d’un investissement déjà réalisé au T1.

Les conditions météorologiques actuelles, si elles restent sèches, permettraient de faire une économie du T1 en raison de l’absence de contaminations par la septoriose sur les étages foliaires supérieurs. La météo enregistrée les deux prochaines semaines sera déterminante.

Tableau 5 : Poids des T1, T2 et T3 - synthèse de 15 essais ARVALIS (2013-2015-2016) sur variétés sensibles à la septoriose
Tableau 5 : Poids des T1, T2 et T3 - synthèse de 15 essais ARVALIS (2013-2015-2016) sur variétés sensibles à la septoriose

Et pour la rouille jaune ?

Le risque rouille jaune est actuellement faible sur le territoire de la Champagne-Ardenne (modélisation au 24/03). Les raisons possibles : l’hiver plutôt frais, ainsi que les conditions sèches actuelles.

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