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OUEST OCCITANIE

Céréales : forte présence de rouilles

Les symptômes de maladies, particulièrement les rouilles, peuvent être désormais bien observés sur les céréales. Les parcelles doivent avoir été protégées au moins une fois à floraison contre les maladies du feuillage et/ou de l’épi.

Septoriose

L’inoculum est monté sur feuilles hautes grâce aux pluies de fin avril/début mai. Les symptômes liés à la contamination de ces pluies vont apparaître sur F2 du fait d’un temps d’incubation de trois semaines. Des symptômes sur F2 puis F1 apparaîtront courant mai. Les semis tardifs sont moins touchés ainsi que les variétés résistantes.

Rouille brune

L’inoculum était limité en sortie d’hiver. L’explosion a eu lieu la semaine dernière, lorsque la rouille brune était présente dans les parcelles. Pour rappel, la période de risque s’étale jusqu’à grain pâteux.

Les variétés sensibles sont les plus impactées : RGT Césario, RGT Montecarlo, Bologna et surtout Providence. Cette dernière étant plus touchée que Bologna. Des analyses sont en cours pour déterminer s’il s’agit d’une évolution des souches de la région.

Les pustules apparaissent huit jours après la contamination.

Contrairement aux années passées, la rouille brune a refait une petite apparition sur blé dur. Elle est restée très ponctuelle et plutôt sur le bas du feuillage.

Rouille jaune

Les variétés notées 6 et moins par le GEVES sont régulièrement touchées en blé tendre et blé dur. La présence de rouille jaune déclenche le traitement. Les variétés les plus tolérantes (note 7 et plus) peuvent avoir des pustules mais sans explosion de la maladie.

Les molécules les plus efficaces sont le tébuconazole puis le metconazole pour les triazoles, et la pyraclostrobine puis l’azoxystrobine pour les strobilurines.

Attention cependant à leur positionnement et leur persistance d’action en fonction de la dose. Dans les cas où les traitements ont été réalisés trop tardivement, ou appliqués à une dose réduite, il est possible que ces traitements soient arrivés en fin de persistance et nécessite parfois un relai.

Charbon nu sur orge

Plusieurs signalement de charbon nu (Ustilago nuda) sur orge ont été signalés en conventionnel et en bio. Les épis sont noirs, c’est en fait les spores du champignon. Cette maladie se transmet uniquement par la semence ; les spores ont une durée de vie trop courte pour survivre dans le sol. Seules les semences infectées par le champignon développent des symptômes sur épi (talles dispersées).

Il n’y a pas de problème de valorisation par les animaux puisque ces spores ne sont pas toxiques.

Le traitement de semence en conventionnel est le seul moyen de lutte, aucun traitement foliaire n’est efficace.

Les épis charbonnés sont facilement reconnaissables à l’épiaison par la présence de masses noires pulvérulentes. Ensuite, au moment de la floraison, les spores sont disséminées par le vent, se déposent sur les épis à proximité et contaminent les grains au niveau de l’embryon, pour se mettre en repos lorsque le grain est mûr.

Le champignon est dans le grain, il n’est pas possible de détecter visuellement la contamination. La détection nécessite une analyse en laboratoire.

C’est une fois que ces grains sont semés que les spores germent et se développent à l'intérieur. Ainsi, au printemps suivant, le champignon se multiplie dans la graine, sur le futur épi et forme cet amas de spores. La plante suit son développement classique et, à l’épiaison, elle émet des épis contaminés. Le stade le plus propice à la contamination se situe entre le 2e et le 5e jour de la floraison.

Tous les épis de la même plante seront contaminés. Et le cycle recommence.

Schéma 1 : Cycle de développement des charbons sur céréales
Cycle de développement des charbons sur céréales

(Source FNAMS)

En agriculture biologique, il n’y a pas actuellement de moyen de lutte présentant une bonne efficacité vis-à-vis de ce champignon à contamination interne. La protection s’appuie sur des mesures préventives : il s’agit en l’occurrence de ne pas semer des graines issues d’une parcelle atteinte, et de s’assurer de l’état sanitaire du lot de semences par une analyse de laboratoire.

Attention, les spores à la floraison peuvent être propagées sur quelques centaines de mètres, la surveillance vis-à-vis des récoltes voisines n’est donc pas à négliger.

Fusarioses des épis

Les blés ont commencé leur floraison début mai pour les plus précoces. Pour évaluer le risque DON (mycotoxines), la pluviométrie à + ou - 7 jours autour de floraison doit être observée.

Les blés durs doivent absolument être protégés contre cette maladie. Cette espèce est très sensible à la contamination.

Estimer le risque sur votre parcelle Des outils existent pour vous aider à estimer le risque dans les parcelles

  • Le Bulletin de Santé du Végétal fait le point chaque semaine sur l’état sanitaire des blés et des orges de la région.
  • En blé tendre, le Baromètre Maladies est un outil d’aide à la décision permettant d’évaluer les risques. Associés à l’expertise individuelle, les résultats fournis par le Baromètre Maladies aident dans le raisonnement des interventions dans les parcelles.

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