Céréales : des attaques de géomyza encore observées cette année
Les parcelles de céréales sont à nouveau touchées par des attaques de géomyza. Voici quelques indications pour en reconnaître les symptômes. A savoir qu’à ce jour, il n’existe aucune méthode de lutte contre ces ravageurs souvent signalés en région Ouest, particulièrement sur triticale.

Biologie du ravageur et éléments de reconnaissance
Geomyza tripunctata est une mouche susceptible d’occasionner des dégâts sur maïs, céréales à paille ou encore sur ray-grass. Elle est particulièrement présente dans le grand Ouest de la France où elle trouve des conditions climatiques favorables à son développement ; la douceur hivernale en particulier lui permet de ne pas avoir d’interruption dans son cycle de développement.
Si l’appétence de ce ravageur pour le triticale est bien connue, des dégâts sur blé tendre, blé dur ou orge sont également couramment observés dans la région, néanmoins souvent moins sévères sur ces espèces.
L’adulte dépose ses œufs sur les feuilles de céréales au cours de l’hiver (janvier). C’est ensuite la larve qui est à l’origine des dégâts : une semaine après éclosion des œufs, l’asticot pénètre à la base de la plante, en creusant une galerie jusqu’au cœur où elle ronge l’apex, entraînant la destruction de l’épi en formation et la dégénérescence de la tige. Les attaques les plus sévères peuvent conduire à la mort de la plante. Lorsque la plante survit malgré la destruction de la tige principale, les talles prennent le relais. Le maître brin ayant disparu, la dominance apicale est levée et on observe alors un développement équivalent de toutes les talles : la plante présente alors un port caractéristique dit « en étoile » ou « étalé ».
Lorsque les attaques ont lieu en phase de croissance rapide de la plante, les dégâts sont de moindre importance et ne s’observeront que sur les feuilles sur lesquelles la larve a pu faire sa galerie : ces feuilles vont jaunir et être ensuite entraînées par la croissance de la feuille sous-jacente - symptômes également caractéristiques d’une attaque de géomyza sur céréale.

L’adulte mesure entre 3 et 4 mm : il est facilement reconnaissable grâce aux taches caractéristiques qu’il présente sur les ailes (autours des nervures transversales et à l’extrémité de l’aile).
Etat des lieux
Plusieurs remontées font état d’attaques dans la région cette année, d’intensité plutôt modérée pour l’instant. Les dégâts se situent davantage en zones bocagées.
Symptôme caractéristique d’une attaque de géomyza sur deux plantes consécutives : la feuille est coupée à la base et elle est entraînée par la croissance de la feuille sous-jacente (Vendée (85)).
Attaque sur plante isolée. Le maître brin a disparu. La plante présente un port caractéristique « en étoile», (La Jaillière (44)).
A ce jour, il n’existe pas de méthode de lutte contre ce ravageur sur céréales à paille
Il n’existe actuellement aucun moyen de lutte contre ce ravageur en céréales à paille, qu’il soit agronomique ou phytosanitaire : la lutte en végétation s’avère inefficace compte tenu du caractère très aléatoire des attaques et les traitements de semences ne présentent pas non plus d’efficacité, les attaques survenant trop tardivement par rapport au semis. Des différences de sensibilité variétale peuvent être observées ; néanmoins, il existe une grande variabilité entre lieux et années, nous ne disposons donc à ce jour d’aucun classement variétal fiable. Il est également probable que le stade de développement au moment de l’attaque puisse influer sur l’attractivité d’une variété plutôt qu’une autre.
Le ravageur est polyphage : aussi, est-il susceptible d’attaquer successivement les céréales à paille et le maïs. Sur cette culture, nous disposons d’une solution de protection pour la prochaine campagne. A la demande de la profession (AGPM), une dérogation a été accordée pour la spécialité Lumiposa (à base de cyantraniliprole), utilisée en traitement de semences pour la protection des semis de maïs grain et maïs fourrage selon les dispositions suivantes :
- Autorisation uniquement en régions Bretagne, Pays de la Loire et ex-Basse Normandie (Calvados, Manche, Orne) ;
- Traitement de semences réalisé en usine ;
- Ne pas utiliser sur sols artificiellement drainés ;
- Ne pas utiliser sur des parcelles présentes dans les périmètres de protection des captages d’eau potable en eau souterraine. En l’absence de délimitation de périmètres de protection rapprochés ou éloignés, la zone de protection est élargie à la commune sur laquelle se situe le captage ;
- A la dose maximale de 52,3 grammes par hectare.
Pour en savoir plus, consultez la Fiche accidents.
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