Céréales : ajuster ses pratiques au contexte particulier de cette campagne
Depuis le début de la campagne, les fortes pluies perturbent les implantations de céréales, avec des parcelles encore non semées, des problèmes à la levée et de développement, et des stades très hétérogènes. Ce qui amène à adapter la conduite des cultures, notamment sur les postes désherbage et fertilisation. Voici quelques préconisations pour raisonner ses prochaines interventions.
Certaines parcelles n’ont toujours pas été semées au vu des conditions météo défavorables, en particulier dans l’ouest de la région. Les cumuls de pluies (carte 1 et tableau 1) parlent d’eux-mêmes. On peut y lire des précipitations de 690 mm sur Riscle (+150 mm par rapport à la médiane des dix dernières années), 660 mm à Condom (+100 mm) et 300 mm à Auch (+80 mm). L’est du Gers et la région Toulousaine ont été un peu plus épargnés, avec des précipitations moins importantes mais restant au-dessus de la médiane des années précédentes (+80 mm à Toulouse-Blagnac).
Carte 1 : Cumuls de pluie en mm du 1er octobre 2023 au 7 janvier 2024
Tableau 1 : Cumuls de pluie sur le secteur du Gers
Les semis se sont échelonnés entre le 20 octobre et jusqu’à aujourd’hui encore, quand les créneaux météo le permettaient. Les excès d’eau dans les parcelles ont pénalisé l’implantation des céréales. Rappelons les deux seuils de nuisibilité liés à l’excès d’eau :
- Lors de la germination, à partir de quatre jours d’ennoiement du sol, on observe 50 % de pertes à la levée, dès lors que la germination a commencé. Si l’ennoiement dure plus de dix jours, les grains qui ont commencé à germer meurent.
- Durant le tallage : diminution du tallage et souvent du nombre d’épis au m². Les conséquences sur le rendement restent modérées si les conditions de montaison ne sont pas limitantes.
Pour les parcelles non semées, quelles solutions reste-t-il ? Les céréales sont-elles encore envisageables (tableau 2) ?
Tableau 2 : Espèces de céréales et variétés encore envisageables pour des semis
Ces propositions ne garantissent pas de potentiel de rendement équivalent aux semis d’automne. On estime un différentiel de rendement de 20 à 30 % probable.
De plus, le désherbage des cultures mises en place a fortement été compromis. Certains d’entre vous ont pu réaliser seulement un passage herbicide en prélevée. Pour les autres, l’incapacité de pouvoir rentrer dans les parcelles a condamné les désherbages chimiques et mécaniques d’automne.
Pour finir, cette année, quelques évolutions concernant la méthode de calcul de la dose X. Que prévoir en termes de fertilisation et notamment pour le premier apport au stade tallage ?
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