Blé dur : un risque cicadelles qui semble déjà assez fort
En blé dur, le risque pucerons et cicadelles pourrait fortement augmenter ces prochaines années, en raison du contexte qui leur est favorable
Le blé dur est moyennement sensible à la JNO (jaunisse nanisante de l’orge, virus transmis par les pucerons), les orges y sont plus sensibles. Par contre le, la culture est plus sensible au WDV (virus du pied chétif transmis par les cicadelles). Il n’existe pas encore sur le marché de variétés résistantes à la JNO et aux maladies du pied chétif (WDV) : la lutte se fera donc en végétation suivant observation en parcelle.
Sur les parcelles à risques (versant sud, précédent maïs, à proximité de maïs ou de sorgho), le décalage de la date de semis, en évitant les semis les plus précoces, est un levier efficace pour diminuer la pression ravageurs.
Observer les pucerons jusqu’aux grands froids
Réaliser les observations des pucerons directement sur les plantes des parcelles, de façon minutieuse par beau temps, dès la levée et jusqu’aux grands froids (s’il y en a !).
Les traitements sont assez efficaces sur pucerons mais nécessitent des re-interventions en cas d’année à forte pression. Il y a un peu de souplesse quant à leur positionnement : même une semaine après le dépassement du seuil, ils permettent un bon contrôle des populations et évitent la propagation du virus.
Cicadelles : attention aux semis précoces en particulier
Les cicadelles peuvent être observées directement dans les parcelles ou avec un piège englué jaune, par beau temps, dès la levée et jusqu’aux grands froids (s’il y en a !) – de levée à début tallage. Parmi les cicadelles, celles qui peuvent transmettre les maladies des pieds chétifs sont de type Psammotettix alienus (de couleur marron clair avec une coloration des nervures dorsales éclaircies).
Les traitements contre les cicadelles sont moyennement efficaces et peuvent nécessiter des re-interventions en cas d’année à forte pression. Contrairement à la lutte contre les pucerons, l’efficacité du traitement est très liée à la durée entre l’observation au champ et le traitement. Ce délai, quand les cicadelles sont observées, doit être le plus court possible (moins de 48 h si possible).
Les conditions estivales de 2024 ont été favorables à l’activité et à la multiplication des cicadelles (temps sec, ensoleillé, et température minimum élevé), en particulier en juillet et août. Il a été possible d’en observer en grande quantité dans les intercultures. Septembre est largement moins favorable avec, régulièrement, des pluies et une fraîcheur relative ces derniers jours. Les conditions d’octobre seront décisives. Néanmoins, le risque cicadelles semble aujourd’hui assez fort : il convient d’être très vigilant, notamment pour les semis précoces.
Un traitement trop précoce serait une assurance illusoire : l’insecticide appliqué en végétation agissant par contact, les nouvelles feuilles formées après traitement ne sont pas protégées. Ne pas traiter par rapport à un stade mais seulement en présence des ravageurs.
Les risques sont importants sur précédents colza, paille, sur sol riche en matière organique avec résidus de récolte, en semis direct. Les conditions 2024 sont favorables à l’activité des limaces.
→ Les faux-semis peuvent limiter la présence des limaces en cassant leur cycle de développement.
→ Dans les situations les plus à risque, traiter en préventif au moment du semis. Il est également possible de mélanger certains anti-limaces avec la semence.
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