Orge de printemps - Adapter la stratégie de fertilisation azotée aux conditions climatiques
Le début du printemps particulièrement chaud et sec perturbe l’assimilation de l’azote par les cultures. Sur orge de printemps, le risque consiste à ce que l’azote soit valorisé trop tardivement, conduisant à un excès de teneur en protéines.
En règle générale, pour des semis précoces ou normaux, la fertilisation de l’orge de printemps est réalisée en deux apports. Le premier intervient à la levée (50 unités) ; le second pendant le tallage (dose conseillée – 50 unités), de préférence début tallage dans les sols argilo calcaires superficiels où le rendement plus variable conduit plus fréquemment à un risque de dépassement de teneur en protéines, et fin tallage dans les limons profonds, sols de craie et cultures irriguées.
Dans la plupart des situations, l’orge de printemps a atteint le stade début tallage. Le 2nd apport d’azote peut donc être envisagé.
Les faibles pluies de mars n’ont pas permis à l’heure actuelle une bonne assimilation de l’azote par la culture, ce qui peut poser problème. En effet, pour qu’une culture valorise complètement l’azote apporté, il faut au minimum un cumul de précipitations supérieur à 15mm (5mm pour un début de valorisation). Dans le cas contraire, l’absorption de l’azote sera retardée jusqu’au prochain épisode pluvieux significatif. Ainsi, si la pluie ne survient que 3 semaines après l’apport d’azote, l’absorption par la plante sera retardée d’autant.
Il est donc inutile d’apporter de l’azote si aucun épisode pluvieux significatif n’est annoncé dans les jours suivant l’épandage. Non seulement l’azote risque d’être valorisé trop tard en cas d’une longue période sans pluies, mais en plus il risque d’être en partie perdu par volatilisation pour la solution et dans une moindre mesure pour l’urée.
Les préconisations
Un épisode pluvieux est annoncé en début de semaine prochaine sur l’ensemble du territoire français. S'il est confirmé, profitez de cette période pour réaliser votre 2ème apport d’engrais azoté. A l’inverse, si aucune pluie ne survient la semaine prochaine, il est préférable d’attendre l’annonce d’un autre épisode pluvieux, en cas d’utilisation d’engrais azotés autres que l’ammonitrate pour préserver une bonne efficacité tout en limitant l’impact sur la teneur en protéines.
En effet, à condition d’être suivi de pluie, l’efficacité d’un apport réalisé plein tallage voire fin tallage (c'est-à-dire 3 semaines à un mois après le début du tallage selon la date de semis), est plus élevée que celle d’un apport réalisé début tallage, car plus rapidement absorbé par la culture. L’azote appliqué au stade plein tallage est donc moins sensible aux pertes gazeuses et à l’organisation microbienne. Il peut conduire de ce fait à un accroissement de la teneur en protéines, de faible ampleur (+0,1 à +0,3 %). Pour éviter cette situation, il est conseillé d'ajuster la dose à la baisse ( -10%) pour tenir compte à la fois d'une meilleure efficacité de l'azote apporté fin tallage, et d'une dégradation possible du potentiel de rendement avec le déficit hydrique, dans les sols superficiels à faible réserve en eau.
En conclusion, rien n'est compromis en matière d'excès de protéines jusqu'à 3 semaines à un mois après début tallage à condition de revoir à la baisse la dose d'azote.
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