Un réseau d’experts européens de la fertilisation en construction
Neuf pays européens travaillent ensemble à la création d’un réseau d’experts de la nutrition des plantes afin d’améliorer l’impact environnemental et économique de la fertilisation en Europe. Au sein de ce projet, nommé Nutricheck-net, ARVALIS représente la France.
Pour cadrer avec les objectifs du Green Deal, l’Europe doit réduire son utilisation de produits fertilisants de 20 % d’ici 2030. Un des leviers pour y arriver serait d’augmenter l’efficience des apports, en réduisant les pertes de nutriments dans l’environnement. Toutes les pistes sont étudiées et développées dans le cadre du projet Nutricheck-net (2023-2025), financé par l’Union Européenne, et auquel contribuent neuf pays : le Danemark, la France, la Grèce, l’Irlande, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal et le Royaume-Uni(1).
Éprouver la pertinence des outils et pratiques de fertilisation
Les partenaires se sont fixé trois grands objectifs pour optimiser la fertilisation en Europe, pour différents nutriments (carbone, azote, phosphore, potassium, soufre, magnésium, calcium, cuivre et zinc).
Premièrement, généraliser le contrôle des flux de nutriments dans les exploitations pour quantifier au mieux les pertes dans l’environnement.
Deuxièmement, développer davantage l’agriculture de précision en démocratisant le recours aux outils d’aide à la décision (OAD) dédiés à la fertilisation. Le projet inclut d’ailleurs un volet sociétal pour comprendre les freins à l’utilisation de ce type d’outils, grâce à la mise en place des Crop Nutritions Clubs (CNC) à travers l’Europe, où les acteurs sont les agriculteurs.
Et troisièmement, créer un réseau d’experts nationaux de la nutrition des plantes dans les différents pays européens, composés de conseillers, de chercheurs et d’agriculteurs, baptisé Nutrichek-Network (NN). Ce réseau sera le centre de partage des outils ou techniques de fertilisation existant en Europe.
Les clubs d’agriculteurs et le réseau d’experts seront par exemple sollicité pour évaluer l’intérêt des OAD retenus par les partenaires du projet au regard de leur coût, efficacité et facilité d’utilisation. À plus long terme, ces réseaux pourront être utilisés dans le cadre d’autres projets européens, par exemple pour faciliter la diffusion de nouveaux résultats issus de la recherche.
Des revenus potentiellement en hausse de 5 à 10 %
L’objectif est que le Nutricheck-Network comprenne a minima 26 clubs d’agriculteurs à travers l’Europe, eux-mêmes composés de 5 à 10 membres. Cette approche d’apprentissage par le partage doit favoriser une montée en compétence sur la fertilisation à l’échelle européenne, sans toutefois gommes les spécificités territoriales de chaque pays. Outre l’impact environnemental positif de l’optimisation des pratiques, cela pourrait permettre d’améliorer la performance économique des exploitations de 5 à 10 %.
(1) Les organismes représentants chaque pays sont : ADAS (Coordinateur - Royaume-Uni), Teagasc (Irlande), SEGES (Danemark), Consulai (Portugal), Delphy (Pays-Bas), LAAS et LAMMC (Lituanie), ARVALIS (France), Université d’Agriculture d’Athènes (Grèce), CDR ( Pologne)