Faut-il irriguer les prairies et comment ?
Le climat des dernières années amène de nombreux agriculteurs à s’interroger sur l’irrigation des prairies et luzernières, notamment lorsqu’un cahier des charges (AOC, IGP…) impose la provenance du fourrage. Face à des références obsolètes, ARVALIS fédère les parties prenantes et mène des expérimentations en Auvergne-Rhône-Alpes au travers du projet Prair’Irr lancé en 2021.
Ce projet mène des travaux sur deux fronts. D’abord, sur le plan expérimental, un essai mis en place en 2022 à Pusignan élabore les courbes de réponses à l’eau de trois espèces de fauche : la luzerne, le RGH et la fétuque élevée. Ces espèces ont des cinétiques de pousse différentes, s’articulant plus ou moins bien avec la temporalité des besoins en eau des autres cultures. De plus, depuis 2021, cinq essais en bandes « agriculteur » sur luzerne prennent en compte la diversité des contextes pédoclimatiques de la région.
Outre le gain de rendement par millimètre d’eau apporté selon l’espèce et le cycle, l’idée est de mesurer l’effet de l’irrigation sur la valeur alimentaire du fourrage.
En parallèle de ces expérimentations, Adice-Conseil Elevage enquête pour repérer les pratiques innovantes. Même si la majorité des agriculteurs réalisent une irrigation d’appoint des prairies « par défaut » quand le maïs libère le matériel, certains choisissent la date d’irrigation d’après leurs observations.
En s’appuyant sur ces retours d’expérience et ces résultats d’essais, il s’agira d’élaborer une méthode de pilotage utilisant des sondes capacitives et/ou tensiométriques d’ici 2024.
Une réflexion nationale
Les problématiques étudiées par le projet Prair’Irr ne se limitent pas au territoire rhodanien. Des expérimentations ont lieu sur les stations du Magneraud (17) et de La Jaillière (44). L’essai du Magneraud se concentre sur l’irrigation de la luzerne, tandis que celui de La Jaillière concerne huit espèces entrant dans la composition des prairies multiespèces communes en Pays de la Loire.