Résultats 2022 et pluriannuels des orges de printemps semées à l’automne
Les rendements 2022 des orges de printemps semées à l’automne sont meilleurs que leurs homologues semées au printemps. Les semis d’automne ont permis de sécuriser la densité épis des orges. A l’inverse, les orges de printemps semées classiquement enregistrent un défaut de 25 % d’épis par m² par rapport à la moyenne pluriannuelle, en lien avec le stress hydrique du printemps 2022.
Afin de sécuriser rendement et qualité brassicole, une technique se développe en lien avec le réchauffement global du climat : les Orges de Printemps semées à l’automne (OPsa) représentent près de 80 000 ha au niveau national.
Les résultats de la récolte 2022
Dans le regroupement de six essais 2022 (figures 1 et 2), avec un tronc commun de six variétés, LG Flamenco arrive en tête, suivie par la référence en orge de printemps RGT Planet, qui fait une très bonne année 2022 comparativement aux deux années précédentes (figure 3). Laureate et Focus arrivent respectivement en 3e et 4e position.
KWS Faro, référence en orge d’hiver, est légèrement en dessous de la moyenne du regroupement.
Fandaga, KWS Fantex et KWS Thalis forment le trio de fin.
Ces résultats sont à consolider avec le regroupement pluriannuel (figure 3), car le comportement des variétés est très marqué par les conditions de l’année.
Figure 1 : Rendements des orges de printemps semées à l’automne - regroupement 2022 (précocité à épiaison en semis de printemps : 4,5 très tardif – 7,5 très précoce) - Essais ARVALIS 10 ; 18 ; 21 ; 41 – Essai VIVESCIA 10 – Essai UCATA 18
Figure 2 : Rendements 2022, essai par essai, en % de la moyenne générale, des orges de printemps semées à l’automne (précocité à épiaison en semis de printemps : 4,5 très tardif – 7,5 très précoce) - Essais ARVALIS 10 ; 18 ; 21 ; 41 – Essai VIVESCIA 10 – Essai UCATA 18
Les résultats pluriannuels
Les semis d’orges de printemps à l’automne ont été fréquemment testés chez ARVALIS durant ces 15 dernières années et permet de prendre de la hauteur par rapport aux résultats de 2022.
Le potentiel des OPsa est légèrement inférieur à une orge d’hiver (-15 % en moyenne), mais présente une régularité et des rendements souvent supérieurs aux semis d’orge de printemps en cas de sécheresse au printemps (et d’hiver doux), et d’autant plus en sols superficiels.
Figure 3 : Rendements des orges de printemps semées à l’automne (synthèse des essais 2020, 2021, 2022)
Les chiffres et le point central indiquent respectivement le millésime et la moyenne ajustée pluriannuelle (ex : 22 = 2022).
Sur une synthèse de 15 essais ARVALIS Nord-Loire, les semis d’orges à l’automne affichent des gains moyens de 10 à 15 q/ha par rapport à un semis au printemps (tableau 1). Ces gains peuvent parfois atteindre 20 à 50 % en années sèches, tout comme les hivers froids peuvent les réduire à néant voire conduire à la destruction de la culture.
Les années humides ou bien en craie/limon lorsque le stress hydrique est moyen (hors cas de sécheresse extrême 2022-2020-2011), il y a peu d’écarts entre semis d’automne et printemps.
Le semis de l’orge de printemps à l’automne permet d’être plus robuste vis-à-vis des sécheresses au printemps en sécurisant le nombre d’épis par m² (période plus longue pour fabriquer des tiges par rapport à un semis de printemps, précocité du cycle, système racinaire plus performant). Cette précocité permet aussi d’esquiver en partie les fins de cycle échaudantes.
Les teneurs en protéines sont également plus contenues en particulier les années sèches, ce qui est intéressant en valorisation brassicole.
Notons toutefois que cette pratique n’est pas sans risque (risque de gel accru notamment) et ne doit pas être généralisée.
Tableau 1 : Présentation des essais réalisés sur orges de printemps semées à l’automne par ARVALIS entre 2009 et 2022 en Champagne
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