Agriculture biologique - Cinq fermes-types de grandes cultures bio dévoilent leurs performances
Pour donner quelques repères technico-économiques aux producteurs de grandes cultures en réflexion sur leur exploitation, ARVALIS a construit, avec divers partenaires(1), cinq fermes-types. Quelle rentabilité peut-on dégager lorsque l’on passe en bio ? Quel temps de travail ? ...
Ces fermes-types décrivent des réalités pouvant être couramment observables dans les situations de production ciblées. Ce sont des exemples de situations existantes mais sans valeur de représentativité.
Elles sont implantées dans le sud du Bassin Parisien, à l’est de la Bretagne, dans les Deux-Sèvres, en moyenne vallée du Rhône et dans les coteaux du Gers (figure 1). Avec des rotations de 3 à 9 ans, pour des SAU allant de 90 à 180 ha, elles se distinguent par la présence ou non de légumineuses pluriannuelles (luzerne ou prairies temporaires) et d’irrigation (tableau 1).
Figure 1 : Localisation des 5 fermes-types de grandes cultures bio
Tableau 1 : Caractéristiques des fermes-types de grandes cultures bio
Des systèmes rentables mais aux profils économiques très variables
La structure d’exploitation (SAU, main-d’œuvre, parc matériel), les rotations et itinéraires techniques, le prix d’achats des intrants, les rendements et prix de vente ont été décrits dans l’outil SYSTERRE, afin d’évaluer les performances techniques, économiques et environnementales de ces fermes-types.
L’analyse réalisée sur les cinq fermes-types bio témoigne de systèmes rentables : sur la période 2013-2017, l’excédent brut d’exploitation (hors aides spécifiques AB) se situe entre 500 et 930 €/ha (tableau 2). Les rendements plus faibles qu’en conventionnel sont notamment compensés par des prix de vente actuellement plus rémunérateurs (420 €/t en moyenne en blé meunier, sur les cinq fermes-types). En outre, leur rentabilité est moins variable : les rotations plus diversifiées et les prix de vente plus stables confèrent une robustesse économique plus importante à ces exploitations, sous réserve d’une maîtrise technique des parcelles, d’une optimisation des charges et d’une bonne valorisation des productions.
Les charges opérationnelles sont généralement plus faibles qu’en conventionnel ; les principaux postes sont les engrais et les semences (entre 139 € et 350 €/ha hors irrigation, selon les fermes-types).
À l’inverse, les charges de mécanisation et de main-d’œuvre sont, en tendance, plus élevées (entre 443 et 661 €/ha, hors irrigation).
La charge de travail peut être très variable : entre 5 et 10 h/ha d’intervention au champ, en moyenne, sur les cinq fermes-types, incluant le recours éventuel à des interventions par entreprise de travaux agricoles. Elle dépend très fortement des cultures en place, du recours ou non à l’irrigation, et de la stratégie de conduite des cultures choisie par l’agriculteur, notamment pour la maîtrise des adventices. Les pointes de travail s’observent avant tout en période estivale (récoltes, triage et stockage éventuel, désherbage manuel éventuel sur cultures d’été) et, selon la part des cultures d’hiver et d’été, en automne et/ou au printemps pour les interventions de travail du sol, semis et désherbage mécanique et manuel.
Tableau 2 : Résultats technico-économiques observés sur les 5 fermes-types de grandes cultures bio (moyennes 2013-2017)
Retrouvez plus d’informations sur les pratiques mises en œuvre et les performances technico-économiques de chaque ferme-type de grandes cultures bio en cliquant sur celle de votre choix :
(1) Chambres d’agriculture d’Ile-de-France, de Bretagne, de la Vienne, de la Drôme et du Gers, Chambre régionale d’agriculture d’Occitanie, FRAB Nouvelle Aquitaine, Terres Inovia, ITAB, Agribio Union
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