Orges d’hiver : plusieurs causes peuvent expliquer le jaunissement
Des jaunissements impressionnants sont signalés sur les feuilles d’orges d’hiver depuis plusieurs jours. Un diagnostic définitif reste encore précoce, mais plusieurs causes peuvent déjà être envisagées, et parfois même se cumuler.
Les symptômes liés au climat
De fortes amplitudes thermiques
Le début 2022 est marqué par de fortes amplitudes thermiques de l’ordre de 15°C, avec des températures minimales de - 5°C et maximales de 10°C relevées autour du 12 février. Ce phénomène d’amplitude thermique a pu être d’autant plus amplifié que, d’une part, les cultures ont connu des températures hivernales relativement douces, et que d’autre part, après ces gelées autour de cette date, un redoux est apparu. Après avoir été encouragées à émettre de nouvelles talles, les orges se retrouvent dans l’incapacité de fonctionner normalement.
Figure 1 : Données météorologiques journalières à Saint-Hilaire-en-Woëvre (54)
De l’hydromorphie
Au-delà de l’aspect températures, l’apparition de symptômes physiologiques peut être liée à des sols momentanément saturés où de l’hydromorphie est observable. Ce phénomène peut être accentué dans certaines zones tassées (jaunissement plus marqué des tournières). Ces zones jaunissent donc par asphyxie racinaire, phénomène auquel les orges sont particulièrement sensibles.
Dans les deux cas, pas d’inquiétude pour l’instant, le retour d’un climat plus favorable à la croissance et un ressuyage complet des parcelles devraient permettre de voir ces symptômes s’estomper rapidement. Seule une possible perte de pied dans les zones humides les plus affectées est à craindre.
Les symptômes liés à des viroses
La mosaïque de l’orge
Les conditions climatiques douces en début de cycle peuvent permettre l’expression du virus de la mosaïque jaune de l’orge dès la reprise de végétation. Cette virose est reconnaissable par une décoloration vert pâle et jaune des feuilles, des tirets chlorotiques parallèles aux nervures, et une répartition en foyers parfois allongés dans le travail du sol. Une analyse virologique permet de confirmer le diagnostic.
Là encore, les symptômes vont s’atténuer/disparaître courant montaison lorsque les températures vont permettre une reprise franche de végétation. A noter que, dans ce cas, des variétés résistantes, comme KWS Oxygène et Sensation, ne vont pas présenter de symptômes.
Les hypothèses sont donc multiples et peuvent en plus se cumuler sur une même parcelle. À ce stade, il convient donc d’être patient et d’attendre que la montaison des orges s’engage pour confirmer le diagnostic. Aucune intervention spécifique n’est à envisager, notamment des apports d’engrais sur des plantes pour le moment stressées, peu enclines à absorber de l’azote.
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