Ravageurs des pommes de terre de consommation : nématodes du genre Globodera, des parasites de lutte obligatoire
Inscrits parmi les parasites de lutte obligatoire, les nématodes à kyste, Globodera rostochiensis et Globodera pallida peuvent être présents dans certaines parcelles correspondant à des conditions particulières : monoculture ou retour fréquent de la pomme de terre. En cas de contamination avérée, la plantation de pomme de terre est interdite pendant six ans, ou trois ans si des mesures prophylactiques reconnues par le Ministère de l’Agriculture sont mises en œuvre en 4ème année.
Les nématodes sont des vers ronds, non segmentés comme les vers de terre, et invisibles à l’œil nu. Il faut donc demander une analyse spécifique pour les identifier. Les nématodes du genre Globodera sont des parasites spécifiques de la famille des solanacées (pomme de terre, tomate…). Deux espèces concernent directement la pomme de terre : G. rostochiensis et G. pallida. Les nématodes du genre Globodera sont appelés nématodes à kystes de la pomme de terre. Le kyste est la forme de résistance du nématode. Il contient plusieurs centaines de larve. Sous forme de kyste, le nématode peut survivre pendant plusieurs années. De ce fait, il est recommandé de pratiquer des rotations de culture avec au plus une pomme de terre tous les cinq ans pour éviter la multiplication du parasite.
Au niveau de la culture, des petites boules blanches de 0,5 à 1 mm de diamètre accrochées aux racines sont visibles à partir du mois de juin. Chez G. rostochiensis, ces boules passent du blanc au jaune doré avant de se transformer en un kyste brun rouge. Chez G. pallida, ce « stade jaune doré » n’existe pas.
Des pertes de rendement parfois élevées
Bien que les nématodes à kystes ne transmettent pas de virus aux plantes, ils peuvent engendrer des pertes de rendement dépassant 50%. Les plantes sont chétives et produisent de petits tubercules.
Le retour fréquent des pommes de terre (moins de trois ans) augmente les risques de contamination d’une parcelle par les nématodes à kystes, de même que les repousses de pommes de terre ou les plantes sauvages non éliminées de la famille des solanacées.
Des mesures prophylactiques pour limiter les risques
Pour éviter l’entrée de ces nématodes dans ses parcelles, plusieurs mesures prophylactiques peuvent être mises en œuvre :
- Respecter un délai de retour de la pomme de terre d’au moins cinq ans ;
- Utiliser du plant certifié ;
- Recourir à des plantes résistantes (consultez le Catalogue 2012 variétés de pomme de terre) ;
- Nettoyer fréquemment ses outils pour éviter tout transport de terre contaminée.
Lutte obligatoire contre les nématodes du genre Globodera
L’Arrêté du 28 juin 2010 relatif à la lutte contre Globodera pallida et Globodera rostochiensis précise que la lutte contre ces deux espèces de nématodes est obligatoire. En cas de contamination avérée, la déclaration doit se faire auprès du Ministère de l’Agriculture. Une parcelle déclarée officiellement garde son statut pour une durée de six ans pendant laquelle toute production de pomme de terre est interdite, à moins que des mesures prophylactiques soient mises en œuvre en 4ème année. Au bout de ces six ans, une analyse nématologique doit être réalisée. Si le test s’avère négatif, l’interdiction de plantation est reconduite pendant trois ans. Si des mesures prophylactiques sont mises en œuvre, la durée d’interdiction de la pomme de terre peut être ramenée à trois ans. Mais à l’issue de ces trois ans, une analyse nématologique devra également être effectuée avant toute plantation de pomme de terre. Trois mesures prophylactiques sont reconnues par l’Arrêté :
- L’utilisation de variétés résistantes ;
- La plantation d’une pomme de terre en tant que plante piège, détruite avant la maturité des kystes (destruction au plus tard 40 jours après la plantation) ;
- La désinfection du sol avant la plantation.
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