Nématodes : de gros dégâts sur blé dur
Partout dans la région, du Sud-Ouest jusque dans les Alpes de Haute-Provence, d’importants dégâts de nématodes sont observés.
Quelques symptômes caractéristiques
Zones de végétation réduite réparties en foyer. Celles-ci peuvent s’étendre sur plusieurs dizaines de m² et sont parfois allongés dans le sens du labour.
Apparition des symptômes dès le début tallage et courant montaison.
Les plantes attaquées sont chétives, naines avec un tallage réduit et parfois un changement de couleur rougissement ou jaunissement des feuilles en début d’attaque.
Cette coloration peut se résorber lorsque les conditions climatiques sont favorables au développement de la culture.
Cet aspect des plantes est dû à la réduction du système racinaire qui occasionne une diminution de l’alimentation. Les nématodes peuvent ainsi provoquer des carences induites en azote ou encore en soufre. Il convient de toujours regarder le système racinaire !
Les racines sont courtes et ramifiées (photo). Pour Heterodera Avenae (observé cette année sur les parcelles touchées), elles ont un aspect de « corail ». Des kystes peuvent être observés.
Ces kystes contiennent les œufs. Ainsi protégés ils peuvent restés viable jusqu’à 10 ans.
Pour l’écotype méridional, environ 30 % des larves sortent des kystes chaque année. Il faut ainsi compter environ 4 ans pour qu’un kyste soit vide.
Le blé dur est plus sensible à ces attaques que le blé tendre et l’orge.
Racines de blé avec attaque de nématodes (photo Arterris).
Quels sont les facteurs de risque ?
- Rotation courte de céréales à paille.
- Forte humidité en automne/hiver.
- Une sécheresse au printemps accentue les dégâts liés au stress hydrique des plantes dont le système racinaire est touché.
- Les sols légers (caillouteux, calcaire, sableux) bien aérés sont plus favorables que les sols argileux.
- Les semis tardifs sont plus impactés en cas d’attaques car moins développés.
Que faire en cas d’attaques de nématodes ?
La présence de nématodes sur une parcelle est à prendre au sérieux et nécessite des actions sur le long terme afin de pouvoir régler le problème sur la durée.
Allonger la rotation avec des cultures non-hôtes où les larves ne peuvent pas se développer est le point essentiel pour assainir une parcelle infestée. Autrement dit, il ne faut pas cultiver de céréales pendent au moins 4 ans après l’infestation (ce n’est pas simple chez nous).
Des expérimentations menées dans d’autres pays montrent que deux années de luzerne (plante de coupure) permettent de réduire de moitié la population du sol (Dawabah, 2015).
Il est possible de faire aussi une légumineuse (pois chiche par exemple) ou encore de faire un colza ou un tournesol.
Il est très important de contrôler les repousses de céréales et autres graminées se développant en hiver sur la culture de coupure.
Il n’y a pas pour l’instant de variété de blé dur résistantes aux nématodes.
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