Alternatives au glyphosate - Multiplier les passages mécaniques si nécessaire avant un tournesol sans labour
Dans le cas d’une interculture non labourée entre une céréale et une culture de printemps (comme le tournesol par exemple), un couvert végétal et des déchaumages répétés avant le semis, voire le décalage de la date de semis, permettent de se passer du glyphosate. Celui-ci demeure nécessaire en présence de vivaces.
Réglementairement, l’usage du glyphosate est toujours autorisé en non-labour, dans la limite de 1080* g/ha et par an. Cette nouvelle restriction peut obliger à réserver le glyphosate à la lutte contre les vivaces, en été.
En l’absence de labour, la mise en place d’un couvert est fréquente avant une culture de printemps. En sol argileux, le couvert sera détruit en entrée d’hiver en profitant d’un travail du sol profond qui préparera également le sol pour la future culture. Le climat hivernal favorisera l’émiettement des argiles, et la reprise en sortie d’hiver ou au printemps préparera le lit de semences du tournesol.
Faute de labour, il est possible que des adventices soient présentes à cette époque : graminées et dicotylédones développées ou repousses de couvert (figure 1). Pour les détruire, choisir un vibrodéchaumeur équipé de pattes d’oies ou augmenter la profondeur du vibroculteur pour la reprise de mars.
Si, entre cette reprise de mars et le semis du tournesol, des levées de jeunes dicotylédones ont lieu, les détruire avant le semis par un dernier passage d’outil altérant le moins possible le lit de semences. En cas de forte pression d’ambroisie ou de tournesol sauvage, le décalage de la date de semis laissera lever ces adventices pour pouvoir les détruire ensuite (ce qui limitera la pression en culture). La météo plutôt séchante facilitera cette destruction.
Sans glyphosate, la destruction de graminées hivernales tallées (ray-grass, voire vulpin) sera très dépendante du climat. Plus la culture de printemps sera semée tard, meilleures seront les chances de réussite. Les semis de maïs sans labour et sans glyphosate sont ainsi assez fréquents, avec des semis en avril, voire mai. La gestion des graminées est nettement plus complexe pour des semis en février ou mars (orge, pois, lin…).
Si des vivaces sont présentes dans la parcelle, le glyphosate est autorisé en été pour les affaiblir - mais avec les nouvelles AMM, cela interdira toute intervention chimique au printemps sur des annuelles. Afin de respecter la dose par hectare de 1080 g, la lutte contre les vivaces peut se faire à dose plus adaptée mais en traitement par tache.
Figure 1 : Propositions techniques de gestion de l’interculture entre une céréale et un tournesol, selon la flore
* 2880 g/ha et par an dans le cas de la lutte obligatoire réglementée
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.