Maladies foliaires sur céréales : quand prévoir un traitement de protection fongicide ?
Dans une majorité des parcelles, une application fongicide est envisageable, au stade dernière feuille pointante / étalée sur blés et sortie des barbes sur orges, en particulier pour les variétés résistantes aux maladies foliaires.
La douceur de l’hiver combinée à des précipitations régulières a entraîné un fond de maladies - en particulier septoriose et rouille brune - élevé en sortie d’hiver. Actuellement, les stades avancent rapidement et les maladies commencent à monter sur feuille supérieure : une observation attentive est de mise.
La septoriose
La période de risque est atteinte pour la grande majorité des semis. L’inoculum est présent sur feuilles basses et remonte sur les feuilles supérieures définitives. Les blés tendres sont très concernés, à l’exception des semis tardifs (sauf sur variétés alternatives comme Valbona). Le risque est important sur les semis d’octobre et de mi-novembre. En blé dur, le risque est largement plus contenu : attention néanmoins aux variétés sensibles (Relief, RGT Vanur et RGT Belalur).
Les observations sont importantes afin d’estimer la nuisibilité. Les conditions climatiques à venir seront déterminantes : la pluviométrie permettra à l’inoculum de monter sur les feuilles hautes ; en revanche, une période plutôt sèche bloquera le développement de la maladie.
Tableau 1 : Analyse du risque sur blé tendre
Le risque est devenu important pour toutes les variétés, sur les semis d’octobre et de mi-novembre, quel que soit le département. Les semis plus tardifs de fin novembre sont toujours en risque faible cette semaine, à l’exception des variétés sensibles comme Oregrain.
Figure 1 : Aide à la reconnaissance des feuilles / seuil septoriose
La rouille brune
La période de risque est atteinte, sur les premiers semis et sur variétés sensibles. Les feuilles supérieurs définitives sont touchées en blé tendre. Notamment les variétés sensibles (notes 1 à 4 par exemple : Bologna, Providence... ) mais aussi certaines variétés moyennement sensibles (notes 5 à 6 par exemple : RGT Cesario, Pibrac, KWS Critérium, KWS Ultim…), en particulier sur l’ouest de notre région.
Les blés durs sont moins concernés pour le moment. Mener une observation fine, la douceur et l’humidité actuelle vont favoriser l’expansion de la maladie.
La rouille jaune
Des symptômes de rouille jaune sont ponctuellement observés en blé tendre, sur variétés sensibles. Des observations fines doivent être faites sur l’ensemble des variétés pour identifier le risque. La surveillance de cette maladie est importante, son évolution pouvant être explosive.
La rouille naine de l’orge
La période de risque est atteinte et l’inoculum est présent. Le climat courant montaison sera décisif quant à son évolution : la maladie pourra se développer, en particulier sur variétés sensibles.
L’helminthosporiose
Le risque est en augmentation, notamment sur variétés sensibles. A suivre.
Rouille brune : 1 pustule sur l’une des 3 dernières feuilles à partir de 2 nœuds.
Rouille jaune : dès l’apparition de pustules.
Septoriose :
- Sur variétés sensibles : 20 % des F4 définitives atteintes (à partir de dernière feuille étalée (DFE) : regarder la F3 définitive).
- Sur variétés peu sensibles : 50 % des F4 définitives atteintes (à partir de DFE : regarder la F3 définitives).
Helminthosporiose :
- Sur variétés sensibles : si plus de 10 % des feuilles supérieures sont atteintes sur variétés sensibles.
- Sur variétés moyennement et peu sensibles : si 25 % des feuilles supérieures sont atteintes.
Rouille naine de l’orge :
- Sur variétés sensibles : si plus de 10 % des feuilles supérieures sont atteintes sur variétés sensibles.
- Sur variétés moyennement et peu sensibles : si plus de 50 % des feuilles supérieures sont atteintes.
Retrouvez les recommandations de stratégies fongicides :
- En blé tendre : dans le guide régional Choisir et Décider – Interventions de printemps 2024
- En orge : dans le guide régional Choisir et Décider – Interventions de printemps 2024
- En blé dur : dans l’article « Stratégie fongicide sur blé dur : nos préconisations pour l’Ouest Occitanie »
La persistance des produits est-elle suffisante ?
A dose d’utilisation technique à 2 nœuds, la persistance des produits est autour de 20 jours pour la rouille brune et la septoriose.
A plus forte dose, la persistance sera meilleure, autour de 25-30 jours, ce qui permet dans certaines situations de conserver une efficacité entre le stade 2 nœuds et le stade DFE.
A l’inverse, en cas de traitement avant le stade DFE et que le stade 2 nœuds est dépassé, car la maladie, jusqu’alors discrète, commence à s’exprimer, il est possible de moduler la dose en diminuant le grammage prévu. Cela permettra d’avoir une efficacité correcte mais sans avoir une persistance importante étant donné une réintervention au stade DFE.
Pour une évaluation du risque en cours de campagne, consultez le bulletin de santé du végétal.
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