Maïs : quels dégâts possibles suite à la grêle et aux fortes pluies ?
Des dégâts peuvent être actuellement observés dans les parcelles de maïs, suite aux orages qui ont sévi localement, avec des pluies très intenses et répétées ou de la grêle. Pas de diagnostic définitif à poser pourle moment, mais dans la majorité des cas, il ne devrait pas y avoir a priori de conséquences irrémédiables.
Le pronostic sur les cultures touchées dépend de plusieurs facteurs :
- le stade des plantes ;
- la présence de vent tourbillonnant ou non ;
- l’orientation des précipitations, et celle des rangs de maïs par rapport à la grêle ;
- la taille des grêlons.
Attendre quelques jours après l’accident, le temps que la culture reparte, afin de mieux évaluer l’ampleur des dégâts. Il faudra alors estimer la densité de pieds restants sur la parcelle.
Pour la majorité des parcelles de maïs de la région, actuellement en deçà ou proches de 7 feuilles, si le champ n’a pas été raviné par des coulées d’eau, et s’il n’a pas séjourné de façon prolongée sous l’eau, les dégâts liés à la grêle ou aux fortes pluies seront relativement faibles : la plupart des tiges touchées par les grêlons pourront repartir car l’apex, encore bas dans la plante, n’a pas été abîmé.
Sur les maïs les plus avancés, à 8 feuilles et plus, ce qui concerne peu de parcelles a priori dans la région, les dégâts seront plus importants. Lorsque les tiges touchées par la grêle présentent un noircissement de l’apex, qui signifie la mort probable de la plante, les densités seront fortement réduites et les pertes de rendement seront proportionnelles à la réduction de densité (tableau 1).
Tableau 1 : Incidence de la grêle sur maïs avec estimation des pertes en % du potentiel de rendement en fonction du stade de la culture et des dégâts observés
Sur tous ces maïs blessés par la grêle, le charbon commun (Ustilago maydis) risque de s’installer sur les organes en croissance de la plante : au niveau des bourgeons de tiges, voire sur les feuilles. Cette maladie causée par un champignon n’a pas d’influence directe sur le rendement de la partie tige et feuilles. Les tumeurs charbonneuses ne sont pas toxiques pour les bovins, mais diminuent l’appétence de l’ensilage. Le développement du charbon sera à suivre …
Exemples de plants de maïs touchés mais qui vont repartir
La plante refait une feuille |
Après section de la tige, on voit l’apex qui est indemne |
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Plants touchés qui vont disparaître
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L'apex brunit
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Quelle conduite à tenir sur une parcelle de maïs inondée ou grêlée ?
Après ressuyage, un binage aidera à faire redémarrer la culture et préserver le potentiel.
S’il y a besoin d’intervenir pour une application herbicide, il faut attendre que le maïs refasse au moins une nouvelle feuille.
Faut-il resemer ?
Etant donnée la date avancée actuelle et les délais de ressuyage, le resemis de maïs ne doit s’envisager que pour des parcelles dont la densité aurait été réduite de plus de 60 %, soit au-dessous de 40 000 plantes par hectare pour des variétés précoces, 30 000 plantes pour des demi-précoces. Un resemis coûte cher, le potentiel de rendement sera réduit pour des semis de fin mai - début juin.
En cas de resemis de maïs, il faut détruire les plantes restant en place, car elles vont gêner le développement du nouveau semis. Ne pas resemer en parallèle des plantes restantes qui vont concurrencer les nouvelles levées.
Bien vérifier la possibilité de resemer sans travail du sol préalable compte tenu du désherbage appliqué : les produits à base de pendiméthaline en particulier nécessitent un labour préalable, ce qui est prohibitif.
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