Lin fibre de printemps : attention au risque de maladies et de verse
La majorité des parcelles de lin ont atteint le stade 20
A partir de 10 cm, surveiller l’oïdium
Une forte nuisibilité
Sur le lin, l’oïdium est la maladie la plus fréquente. S’il s’exprime avant la floraison, il peut entraîner une perte de rendement conséquente en fibres longues, et une détérioration de leur qualité. Le niveau de développement du mycélium et le stade du lin au moment des premiers symptômes sont deux facteurs impactant le niveau de perte de rendement. Ainsi, une forte infestation sur des lins à des stade précoces risque d’engendrer des pertes importantes (figure 1).
Figure 1 : Nuisibilité de l’oïdium en fonction du stade d’apparition dans les linières (en q/ha)
Symptômes
S’il apparaît le plus souvent en fin de végétation, l’oïdium peut également se déclarer à partir de 15/20 cm en condition de stress hydrique et/ou thermique. le Le premier symptôme : l’apparition d’un mycélium en forme d’étoiles blanches (photo). Il peut progresser rapidement et recouvrir les organes de la plante d’un feutrage blanc réduisant la photosynthèse.
Symptôme d’oïdium : apparition d’un mycélium en forme d’étoile sur la plante.
Quelle stratégie de lutte ?
Plusieurs variétés commercialisées sont tolérantes à l’oïdium : Bolchoï, Elïxir, Ideo ou Stereo. Celles-ci peuvent présenter des symptômes, mais les attaques sont plus tardives.
Si la maladie se déclare dans la linière, l’utilisation d’un fongicide s’avère nécessaire. Le choix de la stratégie de lutte repose sur le stade du lin, le niveau d’intensité de la maladie et les conditions de végétation.
Tableau 1 : Exemples de stratégies de lutte contre l'oïdium
THIOPRON RAINFREE : Spécialité à base de soufre, dérogation accordée jusqu’au 1er août 2024. Lien vers la décision réglementaire.
Zoom sur le risque de septoriose
Les conditions humides de ces dernières semaines, les températures douces du moment et les averses orageuses passées et annoncées sont des facteurs favorables au développement de la septoriose. Cette maladie sera à surveiller dans les prochaines semaines.
Les symptômes
Les symptômes se manifestent souvent en fin de cycle végétatif, à la floraison, même si les contaminations se font plus tôt en début de cycle. Dans les linières touchées, des taches brunes apparaissent sur les feuilles puis les tiges prennent un aspect zébré vert et brun. Enfin, les sépales autour des capsules brunissent, des pycnides noires peuvent être observés.
Symptômes de septoriose sur feuilles (à gauche) et sur capsules (à droite).
Quelles stratégies adaptées dans ces situations ?
Tableau 2 : Exemples de stratégies possibles en cas de forte pression septoriose
On notera que la spécialité à base de soufre, Thiopron Rainfree, présente une certaine efficacité pour lutter contre la septoriose mais risque d’être insuffisante an cas de forte pression. A ce titre, elle peut être intégrée dans les stratégies pour une lutte conjointe contre la septoriose et l’oïdium.
Dans les linières les plus développées, anticiper la verse
La croissance rapide des lins couplée à une forte pluviométrie et des orages augmentent le risque de verse. Ce phénomène est fortement préjudiciable pour la culture : pénalisation des rendements, dépréciation de la qualité des fibres, perturbation du rouissage et ralentissement des chantiers de récolte. Il est possible d’anticiper le risque de verse en recourant à des leviers agronomiques : gestion de la fertilisation, choix de la variété, densité de semis, qualité de l’implantation. En complément, réguler peut être utile. Toutefois, l’utilisation d’un régulateur sans risque avéré peut affecter le rendement. Il est alors nécessaire de bien évaluer le risque. Une grille de risque (tableau 3) permet d’apprécier les différents facteurs de risque au cours de la campagne.
Tableau 3 : Grille d’évaluation du risque verse sur une linière - ARVALIS
En fonction du niveau de risque, plusieurs stratégies peuvent être envisagées (tableau 4) :
- Etheverse (éthéphon 480 g/l), peut être utilisé de 0,3 à 0,6 l/ha à partir de 40-50 cm jusqu’à préfloraison. Il provoque un ralentissement temporaire de la croissance et s’utilise préventivement en situation de risque fort. Attention aux effets secondaires : expression de l’oïdium, retard à maturité, stérilisation des fleurs…
- Toprex (paclobutrazole 125 g/l et difénoconazole 250 g/l). En fonction du risque, il est à utiliser en modulation de dose entre 40 et 60 cm et la préfloraison. L’inadéquation de la dose au stade du lin peut provoquer un blocage brutal et irréversible de la croissance des plantes.*
- Caryx (30 g/l de metconazole + 210 g/l de mepiquat-chlorure) s’utilise à la dose de 0,3 à 0,4 l/ha en cas de risque précoce et/ou de 0,6 à 0,8 l/ha en cas de risque plus tardif.
Tableau 4 : Solutions de régulation à envisager en fonction du niveau de risque verse sur la parcelle
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