Les températures chaudes en mai accélèrent la maturité des céréales d’hiver

 Le mois de mai a été particulièrement chaud cette année, notamment en deuxième décade où les températures moyennes étaient supérieures d’au moins 5°C à la médiane selon les secteurs (figure 1). Les températures maximales ont plusieurs fois dépassé les 30°C.

Figure 1 : Climat observé depuis le 1^er avril 2022 et prévisions à partir de fin mai - Stade repères des blés et des orges d’hiver – Station météo du Magneraud (17)

Sur les céréales à paille, les fortes températures impactent la constitution du poids de mille grains (PMG) en perturbant la multiplication des cellules. Cet impact est d’autant plus marqué en cas de stress précoce, avant grain laiteux.

Lorsque la température est supérieure à 30°C et que les réserves en eau sont faibles, les plantes ne sont plus capables d’absorber assez d’eau et de contrôler leur transpiration. Il en résulte un échauffement brutal des tissus, qui peut aboutir à un arrêt immédiat et définitif du fonctionnement de la plante.

Les situations les plus à risque sont les parcelles avec des sols dont les réserves en eau sont épuisées. C’est le cas fréquemments dans les sols superficiels de la région cette année.

Un impact sur la taille des grains ou leur remplissage

Pour les blés, cette période de chaleur est survenue sur la phase post fécondation/floraison où se mettent en place les enveloppes des futurs grains (qui déterminent leur poids potentiel). L’impact est bien sur la taille des grains et non sur leur remplissage. En situations de stress hydrique, l’effet est amplifié, pouvant aller jusqu’à l’avortement de grains. Le tout se cumule avec l’impact du stress hydrique identifié depuis la fin montaison sur certains secteurs (sol à faible réserve utile, déficit de pluie.

Pour les orges, la période de chaleur est survenue plus tardivement dans leur cycle par rapport aux blés, coïncidant davantage avec la phase de remplissage des grains. L’impact sur le PMG d’autant plus sévère sur les secteurs où le stress hydrique était déjà marqué et qui n’ont pas bénéficié des orages des 22 et 23 mai (carte 1).

L’arrivée de la maturité physiologique s’est accélérée. Dans un grand nombre de situations, les orges d’hiver arrivent à ce stade.

Carte 1 : Cumul de pluies (en mm) sur le mois de mai 2022 (correspondant aux orages des 23 et 24 mai en grande partie)

Premières prévisions des dates de récolte

Les températures et les pluies éventuelles à venir vont jouer désormais un rôle majeur sur la rapidité de dessiccation des grains et donc les dates de récolte.

Quand les parcelles cumulent un fort déficit de pluie et une faible réserve hydrique, les dates de récoltes sont d’autant plus avancées. Pour atteindre la date de récolte optimale, il faut compter entre 10 et 20 jours après la maturité physiologique selon l’état de la RU et du climat à venir (tableaux 1 et 2).

Tableau 1 : Dates de remplissage des grains et dates de maturité physiologique prévues pour un blé selon le secteur et la date d’épiaison

Tableau 2 : Dates de remplissage des grains et dates de maturité physiologique prévues pour une orge d’hiver selon le secteur et la date d’épiaison