Fertilisation azotée du blé dur : quelle stratégie adopter face au sec ?
Après un point sur les reliquats mesurés cette année, nous vous proposons plusieurs stratégies selon le développement des blés et les apports déjà effectués.
Des mesures de reliquats azotés ont été réalisées entre décembre et fin janvier un peu partout dans la région.
Un grand merci aux techniciens d’ARVALIS, d’Arterris, de la CAPL et du groupe Perret pour nous avoir communiqué leurs résultats.
Sur 62 prélèvements réalisés, la moyenne des reliquats est de 76 unités, avec une médiane à 60 unités (50 % des prélèvement en dessous de 60, 50 % au-dessus).
Il y a une grande hétérogénéité de reliquats en fonction des précédents :
- sur pois chiche (7 analyses), la moyenne est à 37 unités sur 0-60 cm, ce qui est très faible.
- sur légumes de plein champs, les valeurs sont autour de 100 unités pour les carottes, pomme de terre ou encore salade.
- sur les précédents céréales à paille, on observe une grande hétérogénéité : de forts reliquats sur le secteur du Thor/Lubéron (> 100 U), un des secteurs les plus impactés par la sécheresse l’année dernière. Ailleurs, on a en moyenne 50 unités de reliquats sur 18 prélèvements réalisés et une médiane à 57 U.
- sur colza, là aussi une grande hétérogénéité : 69 unités en moyenne. Avec une médiane à 59 sur 14 prélèvements réalisés.
Comment expliquer ces valeurs de reliquats ?
Globalement, la difficile valorisation des apports d’azote l’année dernière avait conduit à des reliquats très important à la moisson des blés. Mais, les pluies importantes et incessante en novembre et décembre sur la partie est de la région (Est-Hérault jusqu’au Alpes) ont lessivé une partie de ces reliquats (reliquats réalisés en décembre souvent beaucoup plus hauts que ceux réalisés en janvier).
En parallèle, les blés ont galopé avec la douceur de cet automne et du début d’hiver.
Les blés à épi 1 cm ont déjà consommé 50 unités.
Il est donc normal d’avoir aujourd’hui plus grand-chose en termes d’azote dans le sol hormis sur les précédents maraîchages.
Les fins d’azote observées depuis plusieurs semaines traduisent cet épuisement de l’azote disponible.
Stratégies d’apport : plusieurs situations possibles
Semis d’octobre avec aucun apport d’azote réalisé
Ces semis sont entre fin tallage (secteur tardif) et 1 nœud (plaine) selon les secteurs. Des régressions de talles sont déjà observées à certaines endroits (Camargue par exemple).
Etant donné les conditions de sécheresse qui vont se poursuivre encore au moins jusqu’au 20 février : il faudra être réactif et positionné premier apport avant la prochaine pluie (même petite pluie). Si la pluie est inférieure à 10 mm : ne pas mettre plus de 40 unités. Si pluie > 15 mm : assurer un apport d’au moins 70 unités sur ces blés.
Semis d’octobre avec un apport réalisé avant la pluie du 13 février
Il a plu entre 7 et 10 mm selon les secteurs. Une quantité assez faible mais qui a permis une petite valorisation de l’azote positionné.
Les blés devraient commencer à changer de couleur si l’azote a été valorisé. La prochaine pluie ne devrait pas arriver avant 10 jours, se tenir prêt à revenir faire un apport (40 à 50 unités) quand une nouvelle pluie sera annoncée.
Semis de décembre/janvier avec aucun apport d’azote réalisé
Les semis de décembre/janvier sont entre 1 feuille et début tallage.
Ces blés devraient pour l’instant avoir suffisamment d’azote dans le sol grâce aux reliquats. Profiter de la prochaine pluie pour faire un premier apport de 50 unités pour accompagner le tallage.
Semis de décembre/janvier avec 1 apport déjà réalisé
Ne rien faire avant trois semaines.
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