Désherbage des céréales : observer précisément les stades avant de positionner un rattrapage

La situation

Dans le contexte de l’année où se côtoient des parcelles très en avance et d’autres plus en retard, le bon positionnement des interventions est rendu encore plus difficile par l’estimation des stades des cultures. Les repères « calendaires » sont faussés et amplifiés avec l’étalement des dates de semis en céréales. L’estimation « depuis le bord du champ » est souvent biaisée par la hauteur du couvert… Cette année, encore plus que les précédentes, il est impératif d’observer précisément les stades des cultures a minima selon les grandes vagues de semis et de précocité variétale. De plus, en semis tardifs, la rapidité entre le stade 2 nœuds et la sortie dernière feuille étalée peut surprendre (en blé tendre, une quinzaine de jours en semis fin novembre, contre environ un mois en semis précoce).

Gérer le désherbage tardif et/ou de rattrapage

Comme tous les ans, vérifier au préalable les stades d’utilisation possibles ainsi que les délais avant récolte des herbicides utilisés, en particulier pour les interventions après le stade 2 nœuds !

A savoir qu’il est maintenant trop tard pour contrôler efficacement les ray-grass.

Les herbicides actuellement homologués en sortie d'hiver sont majoritairement utilisables jusqu’au stade 2 nœuds. Au-delà, ils peuvent être inefficaces et pour certains, provoquer des pertes de rendement (attention, effets variables en fonction de la dose et du stade), tels ceux à base de dérivés auxiniques (hormones). Une gamme limitée d’herbicides reste utilisable jusqu’à dernière feuille étalée, voire plus (bien vérifier les possibilités selon cultures automne et de printemps et les délais de récolte).

Soigner comme toujours les conditions d’application et attention aux risque de manque de sélectivité

Les traitements tardifs sont mieux valorisés quand l’hygrométrie est élevée (> 70 %) et les températures inférieures à 20°C. A cette période, il est conseillé de traiter le matin pour profiter d’une hygrométrie plus favorable. D’autre part, il faut raisonner le choix du produit à l‘échelle de la rotation : certains produits peuvent présenter un risque de rémanence sur la culture suivante sensible, tels légumes, légumineuses, couverts végétaux ou cultures de fin d’été…

Enfin, il est toujours important de rappeler de ne pas associer les spécialités herbicides contenant du metsulfuron-méthyl avec un fongicide pour des applications autour de dernière feuille étalée : dissocier tant que possible car le risque de stérilité est réel (selon conditions climatiques). Des cas certes ponctuels mais avec de fortes stérilités d’épis sont régulièrement constatés chaque année.