Récolte 2021 - Maïs fourrage : du volume, de l’amidon mais des fibres moins digestibles
En 2021, les rendements en maïs fourrage sont très bons sur une large partie de la France, les teneurs en amidon sont élevées, mais les teneurs en fibres le sont également, avec une digestibilité parfois moyenne.
Six grandes zones ont été définies pour analyser la qualité des maïs fourrages 2021 sur la base de plus de 12 000 échantillons provenant de 27 laboratoires et organismes d’élevage (1) :
- « Centre-Ouest » : Pays de la Loire (sauf Mayenne), Centre-Val de Loire, Deux-Sèvres, Vienne, Haute-Vienne et Creuse ;
- « Est » : Seine-et-Marne, Champagne-Ardenne, Lorraine (sauf Vosges), Bourgogne (sauf Saône-et-Loire) et Bas-Rhin ;
- « Nord » : Hauts-de-France et Haute-Normandie ;
- « Ouest » : Bretagne, Basse-Normandie et Mayenne ;
- « Piémonts-Montagne » : Franche-Comté, Vosges, Haut-Rhin, Saône et Loire, Auvergne, Aveyron, Lozère, Rhône-Alpes, Hautes-Alpes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées ;
- « Sud-Ouest » : Charente et Charente-Maritime, Aquitaine (hors Pyrénées-Atlantiques), Midi-Pyrénées (hors Aveyron et Hautes-Pyrénées).
Des teneurs en matière sèche dans les clous
La teneur en matière sèche (MS) moyenne à la récolte, à 32,6 % MS, est conforme aux préconisations et en recul d’un point par rapport à 2020. Plus de la moitié des maïs ont été récoltés entre 30 et 35 % MS. Moins d’un quart des maïs ont été récoltés trop tardivement à plus de 35 % MS, et seulement 5 % au-delà de 40 % MS.
Les chantiers réalisés à une teneur en MS trop élevée se situent essentiellement sur les régions Centre-Ouest, Sud-Ouest et Piémonts-Montagne. Début septembre, les conditions chaudes, sèches et venteuses y ont fait mûrir les maïs rapidement. Dans ces régions, l’avancement du grain en fin de cycle a tiré la matière sèche vers le haut malgré des plantes restées bien vertes.
À l’inverse, sur la région Est, le cumul du déficit de températures jusqu’en fin de cycle ainsi que les premières gelées d’octobre ont entraîné des difficultés pour récolter à maturité : près de la moitié des maïs n’ont pas atteint 30 % MS. Des maïs trop humides sont généralement moins bien ingérés par les animaux, sans compter les pertes potentielles d’éléments digestibles par les jus.
Des maïs bien pourvus en amidon
La teneur moyenne en amidon est de 31,7 % (± 5,2 %) à l’échelle France, un résultat supérieur de 3,4 points par rapport à 2020. Ces teneurs sont très homogènes sur le territoire, les trois-quarts des maïs présentent une teneur en amidon supérieure à 28 %.
Les conditions météorologiques de 2021 ont favorisé la mise en place et le remplissage des grains sur toute la France. Comme les années passées, les rendements en amidon (rendement MS x teneur en amidon) les plus élevés se situent sur les zones Nord, Ouest, Sud-Ouest et en Alsace. Par rapport à 2020, ces rendements sont en forte progression dans le Centre et la moitié Est de la France grâce à de bons rendements plante entière et des épis bien remplis.
Des fibres en quantité mais moins digestibles
La quantité de fibres (NDF) est relativement élevée au vu des teneurs en amidon. Elles constituent en effet une part plus élevée de la fraction tiges et feuilles par rapport aux années précédentes.
La digestibilité des fibres (dNDF) est faible cette année, avec une moyenne de 51,1 % (± 3,9 %), soit deux points de moins qu’en 2020. Il faut remonter à 2017 pour retrouver ces niveaux de dNDF.
Cette faible digestibilité des fibres se retrouve sur l’essentiel du territoire français, excepté sur quelques départements du quart Nord-Est. Cela s’explique avant tout par une offre climatique inférieure à celle des années précédentes, ayant entraîné une plus longue durée de végétation. Le dNDF plus élevé sur le quart Nord-Est reste sans explication claire. L’une des hypothèses pourrait être le faible stade de maturité de la plante à la récolte, alors que les grains étaient encore en cours de remplissage.
Des valeurs alimentaires un peu en retrait
La teneur en matières azotées totales (MAT) des ensilages de maïs est inférieure de 0,5 point à celle obtenue en 2020, avec une moyenne de 7 % (± 0,8 %). Ces teneurs plus faibles s’expliquent essentiellement par un effet de dilution dû aux bons rendements. Outre l’effet rendement, la qualité d’implantation (enracinement), le niveau de fertilisation et la minéralisation de l’azote du sol, notamment avant la floraison, ont aussi un impact sur la teneur en MAT.
La teneur en protéines digestibles dans l’intestin (PDI) est de 60 g/kg MS et la balance protéique du rumen est de - 39 g/kg MS. Ces indicateurs calculés sont en baisse par rapport à 2020, à cause de la moindre teneur en protéines brutes et de la moindre quantité d’énergie fermentescible dans les maïs 2021.
À l’échelle nationale, la teneur en énergie du maïs fourrage, exprimée en UFL (système INRA 2018), est en moyenne de 0,94 UFL, en légère baisse (- 0,01 UFL/kg MS) par rapport à l’année dernière. La moitié des ensilages de maïs présentent une valeur énergétique inférieure à 0,94 UFL/kg MS (INRA 2018), moins adaptés pour des animaux hauts productifs. Ces faibles valeurs énergétiques sont liées à la plus faible qualité de l’appareil végétatif et notamment la présence de plus de fibres indigestibles dans les maïs. Malgré tout, les rendements plante entière étant bien supérieurs à ceux de la moyenne quinquennale dans bon nombre de régions, la quantité d’énergie produite à l’hectare est particulièrement élevée.
Tableau 1 : Caractéristiques qualitatives des maïs fourrage 2021 par zone géographique
(1) La base de données constituée rassemble 12 178 analyses de fourrages effectuées par 27 organismes : Provimi, Wisium, LG, MiXscience, Sanders, Germ-Services, Seenovia, Nutrea, Laboratoire CESAR, Evialis, Neolait, Nealia, Lorial, Océalia, Alicoop, Valorex, Le Gouessant, IDENA, Terrena, Optival, Oxygen, Feedia, Eilyps, Union laitière de la Meuse, Terres de l’Ouest, RAGT Plateau central
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