C’est le moment de préparer les semis de sorgho
Les semis de sorgho approchent… Il s’agit d’une étape primordiale dans la réussite de la culture, nécessitant d’être bien raisonnée au préalable. Les surfaces en grain devraient d’ailleurs être en hausse pour ce printemps, suite aux problèmes d’implantation et de retournement des parcelles rencontrés cet automne / hiver.
Adapter la date de semis à l’offre climatique
A l’approche des semis, rappelons que la réussite de la culture du sorgho est en grande partie liée à la qualité de l’implantation.
La graine de sorgho est de petite taille et ses besoins en températures sont plus élevés que les autres cultures d’été. Il convient donc de soigner la préparation du lit de semences et la qualité du semis pour obtenir un contact sol-graine satisfaisant ; et de semer sur un sol réchauffé et suffisamment frais pour assurer une levée rapide et régulière.
Généralement, on considère que les semis peuvent démarrer dès le 1er mai pour les zones septentrionales. Le sol doit atteindre la température de 12°C pour que le sorgho puisse être implanté dans de bonnes conditions et favoriser une levée homogène. Afin d’éviter les déconvenues, surveiller la température du sol le matin pour décider du semis.
Figure 1 : Evolution de la température moyenne 2024 et comparaison avec les normales – Station météo d’Orléans - Bricy (45)
Figure 2 : Evolution de la température moyenne 2024 et comparaison avec les normales – Station météo de Tours – Parcay (37)
Choisir une précocité variétale adaptée au climat de la région
Dans notre région, la gamme variétale sorgho est restreinte par l’offre en températures pour assurer la récolte, avec quasi exclusivement des variétés très précoces à précoces. Partir sur une variété demi-précoce revient à rendre plus aléatoire l’humidité et les conditions de récolte, et doit être réservé aux secteurs les plus chauds de la région (Indre-et-Loire, Indre).
Tableau 1 : Besoins en sommes de température (base 6-30) des variétés de sorgho, en fonction du groupe d’évaluation CTPS et de la précocité pour deux objectifs d’humidité à la récolte (20 = optimal et 25 % = objectif pour un battage correct)
En complément, voici les offres climatiques (sommes de températures atteignables 8 années sur 10) calculées pour plusieurs stations météo régionales en prenant en compte un objectif de récolte à 25 %.
Tableau 2 : Sommes de températures atteignables 8 années sur 10 en fonction de la date de semis et de la date de récolte – Station météo d’Orléans – Bricy (45)
Tableau 3 : Sommes de températures atteignables 8 années sur 10 en fonction de la date de semis et de la date de récolte – Station météo de Tours – Parcay - Meslay (37)
Préparer le lit de semences et les semis
- Préférer un travail profond (labour ou outil à dents) pour assurer un bon enracinement. Le travail superficiel est possible en sols bien structurés en profondeur.
- Le lit de semences ne doit pas être trop motteux pour favoriser le contact du sol avec la graine (semence de petite taille) et obtenir une profondeur de semis régulière. Attention toutefois de ne pas favoriser une préparation trop fine en sols limoneux sensibles à la battance ; le sorgho y est sensible.
- Il est très important que le sol soit suffisamment frais (ou qu’une pluie soit annoncée), cibler entre 2 et 4 cm maximum de profondeur. Les semis au-delà de 4 cm ne sont pas conseillés.
Quel semoir utiliser ?
L’utilisation d’un semoir monograine est à privilégier. Il assure une maîtrise de la densité de semis, une régularité de profondeur et de répartition des semences sur la ligne et permet la réalisation de binages. Cependant, un semoir céréales est envisageable mais avec le risque d’une moindre qualité de semis (régularité de répartition et de profondeur).
Les écartements pratiqués pour le sorgho varient de 30 à 80 cm, selon les équipements disponibles sur l’exploitation. Il est cependant recommandé de resserrer les inter-rangs, en particulier pour les fortes densités. Privilégier si possible des écartements ne dépassant pas 60 cm qui permettent une meilleure répartition spatiale des plantes (compétition limitée et recouvrement plus rapide de l’inter-rang pour la gestion des adventices). En semoir céréales, il est envisageable de fermer un rang sur deux ou deux rangs sur trois pour optimiser l’écartement, tout en limitant le risque de verse si le cycle est favorable à l’accumulation de biomasse.
A quelle densité de semis ?
Le nombre de graines à semer dépend de plusieurs facteurs :
- La précocité de la variété : plus une variété est précoce, plus faible est l’indice foliaire et le nombre de grains sur sa panicule. De ce fait, les variétés les plus précoces nécessitent des densités de peuplement plus élevées que des variétés plus tardives.
- La réserve hydrique, qui dépend à la fois du type de sol et de la conduite d’irrigation. En conditions séchantes, les peuplements trop élevés favorisent une forte production de biomasse et accentuent les phénomènes de concurrence entre plantes et accélèrent l'épuisement de la réserve en eau. En cas de stress hydrique précoce, les difficultés d’épiaison sont accentuées. En situation irriguée ou dans les milieux à forte réserve en eau, les densités de peuplements plus élevés sont valorisées et permettent de maximiser le rendement.
- Les pertes à la levée : il faut tenir compte d’un taux a minima de 20 %.
Voici les objectifs de densité de semis à respecter selon les conditions hydriques, les types de sol rencontrés et le choix de la variété semée.
Tableau 4 : Recommandations de densité de semis en milliers de graines par hectare en sorgho grain
Tableau 5 : Recommandations de densité de semis en milliers de graines par hectare en sorgho fourrager monocoupe
Assurer la protection des semis
Dans les parcelles à risque, le sorgho peut subir à la levée des attaques de taupins. La première règle de prévention consiste à privilégier des conditions favorables à une levée rapide de la culture. Dans nos régions relativement froides, il est d’autant plus intéressant de favoriser une bonne installation de la culture en choisissant une variété avec une bonne vigueur de départ et en accompagnant la culture avec une fertilisation de type « Starter » en localisé. Ensuite, un traitement du sol localisé au semis peut être nécessaire.
Aujourd’hui, Belem 0,8 MG/ Daxol est le seul micro-granulé à base de pyréthrinoïdes dont les conditions d’emploi autorisent l’utilisation d’un diffuseur. Les autres produits à base de pyréthrinoïdes nécessitent d’être incorporés dans le sol ; ce qui est incompatible avec l’usage d’un diffuseur.
De nombreux essais menés sur maïs ont montré une efficacité moyenne de 70-75 % lorsque le produit est appliqué avec un diffuseur et de seulement 30-35 %, sans. Les écarts d’efficacité selon le mode de positionnement des microgranulés sont comparables pour les différents produits évalués
Tableau 6 : Efficacités des micro-granulés dans la lutte contre les taupins
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