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Auvergne

Céréales : rester vigilant sur l’activité des pucerons

Malgré le refroidissement, pucerons et cicadelles sont signalés dans les céréales, avec des seuils d’intervention parfois dépassés. Il est nécessaire de rester sur ses gardes par des observations régulières de ses parcelles, et de n’intervenir qu’en cas de risque réel.

Sitobion avenae sur une feuille

Les conditions météos ont favorisé l’activité des insectes vecteurs de virus

L’activité des pucerons et des cicadelles (Psammotettix alienus) et, par conséquent, le risque de contamination par la JNO (Jaunisse Nanisante de l’Orge) et/ou par la maladie des pieds chétifs, sont fortement dépendants des conditions climatiques.

Plus précisément, concernant les pucerons, l’activité est conditionnée par la température (vol, reproduction ou tout simplement survie). Les vols d’individus ailés, responsables de la dissémination des populations et de la contamination initiale des parcelles, démarrent dès 12°C environ. Avec des températures moyennes supérieures à 12°C et des températures maximum jusqu’à 21°C en plaine, ces flux migratoires ont été soutenus durant toute la première décade de novembre. Ce sont ensuite des individus aptères (sans ailes) qui prennent le relais pour former des colonies. Actuellement, on peut voir, dans les parcelles de céréales, à la fois des formes ailées et des formes aptères.

Figure 1 : Evolution des températures et des précipitations depuis le 1er septembre 2024 et repères concernant l’activité des pucerons pour la station météo de Clermont-Ferrand (63)
Figure 1 : Evolution des températures et des précipitations depuis le 1er septembre 2024 et repères concernant l’activité des pucerons pour la station météo de Clermont-Ferrand (63)
Figure 2 : Evolution des températures et des précipitations depuis le 1er septembre 2024 et repères concernant l’activité des pucerons pour la station météo de Vichy (03)
Figure 2 : Evolution des températures et des précipitations depuis le 1er septembre 2024 et repères concernant l’activité des pucerons pour la station météo de Vichy (03)

L’activité des cicadelles est également sensible à la température et à l’ensoleillement. Contrairement aux pucerons, une période de froid et des conditions pluvieuses sont généralement suffisantes pour stopper complètement les vols pour la saison.

Quelle évolution du risque pour les prochains jours ?

Les prévisions météorologiques indiquent un retour des températures douces pour le week-end puis (avec moins de certitude) une fin novembre pluvieuse.

Il est probable que le risque cicadelles soit terminé.

En revanche, malgré le rafraîchissement de ces derniers jours, les températures enregistrées actuellement sont suffisantes pour la reproduction et la multiplication des pucerons dans les parcelles. L’activité est réduite quand la température diminue mais les pucerons survivent facilement à des températures de 3-5°C (jusqu’à -5 ou -12°C en laboratoire, selon les espèces). Les températures moyennes annoncées pour les prochains jours oscilleront entre 5 et 12°C en plaine, maintenant le risque dans les parcelles déjà colonisées. Tant qu’ils ne sont pas morts, les pucerons continuent à se multiplier, à se nourrir… et donc à potentiellement contaminer les cultures. En permettant des présences tardives dans les parcelles, l’absence de froid (quelques jours consécutifs de gel) est donc un facteur de risque non négligeable.

Même si le risque de contamination actuel est limité, il conviendra de continuer à surveiller les parcelles dès le moindre épisode de redoux jusqu’au tallage. Si les prévisions de pluies pour la fin novembre ne se confirment pas, la vigilance doit être encore plus élevée.

Figure 3 : Impact des températures sur l'activité des pucerons
Figure 3 : Impact des températures sur l'activité des pucerons

Faut-il intervenir ?

Une intervention ne doit être envisagée qu’en présence de cicadelles et/ou de pucerons ! En effet, les insecticides mobilisables sont des produits de contact qui seront totalement inefficaces en l’absence du ravageur cible, voire potentiellement contre-productif (développement de résistance).

En fonction du climat de la semaine prochaine, il sera important de réitérer les observations, notamment pour surveiller l’éventuel présence de pucerons.

Rappel des seuils cicadelles 

  • Par piégeage sur plaque engluée jaune, l’intervention est recommandée quand l’effectif de captures hebdomadaires atteint 30 individus, ou bien, dans le cas d’un suivi bi-hebdomadaire, lorsqu’il est observé une différence d’une vingtaine de captures entre deux relevés ;
  • Par observation directe des cicadelles sur la parcelle en période ensoleillée, si sur cinq endroits de la parcelle, on voit sauter devant soi au moins cinq cicadelles pour chaque endroit, le traitement est recommandé.

Rappel des seuils pucerons 

  • Une intervention est recommandée quand 10 % des plantes sont habitées par au moins un puceron ;
  • Ou bien si la présence de pucerons est encore observée au bout de 10 jours.

Les variétés tolérantes à la JNO ne nécessitent généralement pas de traitement insecticide en présence de pucerons mais ne sont pas protégées contre la maladie des pieds chétifs.

Attention, les insecticides de la famille des pyréthrinoïdes (action par contact) sont sensibles au volume de bouillie et au type de buses. Les buses homologuées à 90 % de réduction de la dérive, obligatoires pour réduire la distance de sécurité vis-à-vis des riverains à 10 mètres avec le prosulfocarbe, sont à proscrire pour l’application d’insecticides de contact.

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