Céréales : poursuivre la surveillance des pucerons d’automne
Le retard des semis de céréales réduit le risque d’exposition aux pucerons d’automne. Toutefois, la douceur persistante incite à la prudence. En l’absence de froid marqué, il convient de maintenir la surveillance au moins jusqu’au stade mi-tallage, tant que les températures restent positives.
Surveiller en priorité les parcelles levées avant la mi-novembre
Les individus ailés se déplacent et peuvent migrer entre parcelles à partir de 12°C environ. La douceur de septembre – octobre a permis cette dissémination, même si les pluies abondantes et répétées ont perturbé les vols. Jusqu’à mi-novembre, les pièges chromatiques (plaques jaunes) présentaient régulièrement des captures de pucerons ailés. L’épisode plus frais et pluvieux de la dernière décade de novembre a ensuite fortement limité la dispersion des ailés.
Les parcelles qui étaient levées avant mi-novembre ont donc été exposées à la colonisation des pucerons ailés. Les pucerons aptères issus de ces vols se multiplient sur les plantes colonisées dès lors que les températures restent douces, ce qui a été le cas continuellement jusqu’ici. En effet, il faut vraiment atteindre des températures inférieures à 3°C pour que leur activité cesse et la mortalité naturelle n’est observée qu’en dessous de -5°C.
Observer les parcelles dès la levée
Sur jeunes plantes, les pucerons sont assez facilement visibles à condition de respecter quelques règles pour l’observation :
Quand ? Privilégier si possible les conditions ensoleillées, durant les heures les plus chaudes de la journée (fin de matinée et début d’après-midi). Tôt le matin ou en conditions froides et pluvieuses, les pucerons sont beaucoup plus difficiles à voir car ils sont souvent positionnés à l’insertion des feuilles ou au pied des plantules.
Où ? Privilégier les zones à risque, proches des haies ou de réservoirs potentiels tels que des bandes enherbées, jachères, maïs…
Comment ? Rechercher la présence de pucerons sur des séries de 10 plantes (plusieurs lignes de semis).
NB : les pièges chromatiques (jaunes comme les cuvettes jaunes ou plaques engluées) peuvent donner une idée des vols mais pour toutes espèces de pucerons, sans spécificité des espèces à risque pour les céréales. Ils ne donnent aucune indication concernant la fréquence de plantes habitées dans la parcelle qui reste le seul indicateur pertinent. Ils permettent donc d’alerter pour engager l’observation des pucerons sur plantes. Autrement dit, l’observation précoce de pucerons sur ces pièges peut aider mais elle ne se substitue aucunement à l’observation de pucerons sur plantes.
Appliquer un insecticide ou pas : comment décider ?
Afin de préserver l’efficacité des insecticides, il est important de ne pas systématiser leur application.
La règle de décision d’intervention sur pucerons d’automne est la suivante :
Intervenir au-delà de 10 % de plantes porteuses de pucerons ou quand la présence de pucerons est observée dans la parcelle pendant plus de 10 jours.
Les observations réalisées sur les parcelles semées fin octobre – début novembre révèlent souvent des taux de plantes habitées inférieurs à 10 %. Cette année, c’est le temps de séjour prolongé qui peut conduire à déclencher une intervention.
En l’absence de pucerons observés sur la parcelle, ne pas appliquer d’insecticide mais poursuivre la surveillance tant qu’il fait doux.
Message rédigé par ARVALIS en concertation avec Agrial, Terrena, CAVAC, la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire, Eureden, la coopérative d’Herbauges, les établissements Hautbois, Soufflet Agriculture
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