Céréales : ne pas précipiter les applications de régulateurs
Sous l’effet d’un cumul de températures particulièrement élevé cet hiver, certaines parcelles de céréales tendent à se redresser visuellement, mais elles ne sont pas encore au stade Epi 1 cm. Il est donc encore bien trop tôt pour penser aux régulateurs.
Des biomasses importantes mais des cultures toujours à tallage
Sous l’effet des températures très douces, dont ont particulièrement bénéficié les semis d’octobre, les céréales présentent des biomasses particulièrement élevées en sortie d’hiver. Cela s’exprime par des niveaux de tallage excédentaires dans de nombreuses situations.
Les besoins en vernalisation des céréales – notamment les variétés et espèces d’hiver – ont freiné l’avancée des stades malgré une offre climatique importante.
Si certaines parcelles tendent à se redresser visuellement, elles ne sont pas encore au stade Epi 1cm. Il est encore trop tôt pour raisonner les régulateurs car le développement de la plante n’est pas encore suffisant.
Risque verse : un raisonnement au cas par cas à partir de début montaison
L’utilisation d’un régulateur n’est pas anodine et peut avoir un effet dépressif sur le rendement. Aussi, l’application ne doit pas être systématique. Avant toute décision, il convient d’estimer le risque de verse (figure 1). Si une intervention est nécessaire, elle devra être réalisée dans des conditions favorables à partir du stade 1 nœud.
Figure 1 : Grille d’estimation du risque verse sur blé tendre
- Sur variété tolérante, il n’y a pas lieu d’intervenir
- Les situations actuellement évaluées en risque « moyen » peuvent évoluer en risque faible en cas de sécheresse début montaison.
Attendre des conditions d’application favorables
Si nécessaire, un seul traitement, réalisé en bonnes conditions, est suffisant. Les différences d’efficacité entre produits sont faibles dès lors que l’application est réalisée dans de bonnes conditions et à la dose conseillée. Le choix du produit dépend surtout du stade d’intervention. Attention, certains produits ne sont pas autorisés dans certains cahiers des charges.
Les risques de phytotoxicité sont souvent sous-estimés, et il y a plus à perdre qu’à gagner si les conditions d’application ne sont pas réunies.
Pour accroître l’efficacité et limiter la phytotoxicité, les applications sont à réaliser :
- Sur des cultures en bon état (indemnes de viroses, alimentées correctement en eau et en azote)
- Dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15-20°C) en tenant compte de la météo le jour de l’application mais aussi durant les 3 à 5 jours suivants (tableau 1).
Dans tous les cas, il faudra reporter l’intervention si :
- des températures inférieures à 5°C sont prévues dans les 5 jours
- des amplitudes thermiques de plus de 15°C, accompagnées de températures minimales froides, sont prévues dans les 5 jours
- en période de sécheresse
Tableau 1 : conditions requises pour la bonne sélectivité et l’efficacité des différents régulateurs
Patienter : attendre le stade Epi 1 cm pour raisonner une intervention à positionner à 1-2 nœuds.
Estimer le risque à la parcelle en s’aidant de la grille d’évaluation.
Sur les parcelles en risque moyen, ré-évaluer le risque à mi-montaison pour confirmer ou non l’intervention.
Intervenir uniquement si les conditions d’application sont favorables.
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