Campagne 2023-2024 : retour sur les points clés en céréales à paille
La campagne 2023-2024 en Centre-Val de Loire et en Ile-de-France a été marquée tout au long du cycle des céréales par des épisodes de pluie très fréquents. Il en résulte des rendements et des poids spécifiques décevants.
Si la campagne s’annonçait moyenne à floraison avec des situations déjà très mal engagées (sols hydromorphes, fort enherbement, non maîtrise de la septoriose sur des variétés sensibles…), le remplissage s’est avéré souvent en deçà des normales, suscitant de nombreuses déceptions en plaine.
Des rendements décevants mais une qualité au rendez-vous
La récolte 2024 se caractérise, dans nos régions Centre-Val de Loire et Ile-de-France, par des rendements décevants sur une grande majorité des céréales. Seules les orges de printemps et les blés améliorants atteignent des rendements honorables au vu de l’année. Contrairement aux orges d’hiver et blés durs dont les résultats sont assez homogènement décevants, les résultats en blé tendre sont également insatisfaisants mais surtout très variables, s’échelonnant de 10 à plus de 50 % de pertes de rendements selon les parcelles. Heureusement, la qualité est globalement au rendez-vous à l’exception des PS.
Des facteurs explicatifs multiples
La spécificité de l’année réside dans l’absence d’explication générale applicable à toute la plaine. En effet, ces résultats décevants ont très souvent des origines multiples et combinatoires variant d’un secteur à l’autre, voire d’une parcelle à l’autre. Parmi les explications à explorer dans vos parcelles, en tête de liste se trouvent l’hypoxie racinaire particulièrement marquée en sols hydromorphes et/ou en présence de problèmes de structures, un enherbement plus ou moins marqué, une pression maladie mal maîtrisée, des problèmes ponctuels à méiose en lien avec de faible températures…
En résumé, on retiendra en plus des pluies incessantes de cette campagne :
- Des implantations, récoltes des précédents et désherbages compliqués par des pluies extrêmement fréquentes sur l’automne, points de départ des problèmes qui vont suivre.
- Un hiver très doux à l’origine d’un développement tout à fait correct en sortie d’hiver même pour les semis en mauvaises conditions et/ou tardifs.
- A l’inverse, une montaison longue du fait d’un rafraîchissement marqué sur avril allant jusqu’à des problèmes ponctuels à méiose.
- Une pression septoriose très précoce, favorisé par les pluies incessantes et mettant souvent en défaut les stratégies de gestion mises en place. Pour les orges d’hiver, on retiendra une pression rouille naine forte puis ramulariose parfois fulgurante.
- Malgré tout, des situations encore acceptables jusqu’à floraison (biomasse, nombre d’épis, fertilité épi) qui laissant entrevoir une récolte moyenne.
- Un remplissage démarrant bas suivi d’un léger rattrapage pour les situations les moins problématiques.
- Un métabolisme de l’azote mis en difficulté en dépit de bonnes mises en solution dans le sol avec à la clé des teneurs en protéine limites malgré des rendements inférieurs à l’objectif initial.
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