Estimation - Blé tendre : des rendements 2022 en légère baisse, marqués par une hétérogénéité inédite

Il atteindrait 69,5 q/ha en 2022, en baisse de 2 % par rapport à 2021 et de 3 % par rapport à la moyenne des 10 dernières années. Quant à la teneur moyenne en protéines, elle est estimée à 11,6 %, une valeur correspondant à la moyenne décennale.

Ces moyennes nationales masquent néanmoins des hétérogénéités importantes dans les territoires en raison principalement des stress hydrique et thermique, et plus ponctuellement des épisodes de gel et de grêle, rencontrés au cours de la campagne. Les céréales cultivées sur des sols peu profonds ont particulièrement souffert du manque de précipitations. 

Pour Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, la campagne 2021/2022 a été difficile pour les producteurs français, avec des aléas climatiques exceptionnels et une récolte qui s'annonce d'une hétérogénéité inédite.  

François Laurent, directeur R&D d’ARVALIS, précise que « les blés se sont bien implantés et bien développés à la faveur d’un automne et d’un hiver doux. Mais la sécheresse, qui s’est étendue du printemps jusqu’à la fin de cycle, a fortement impacté les densités d’épis, notamment en sols superficiels. L’effet bénéfique du rayonnement sur la fertilité des épis a permis une compensation notable des conditions pénalisantes de la montaison, en particulier dans les sols profonds. Le retour des pluies de début juin a permis de retrouver, sur les zones les plus tardives, des conditions plus favorables au remplissage des grains ».

Dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, marqué par la guerre en Ukraine et des sécheresses dans plusieurs zones du monde, Jean-François Loiseau estime que, malgré une production prévue en légère baisse, « le blé français sera au rendez-vous pour répondre à tous les besoins de notre marché intérieur et assurera son rôle à l’international ».

Figure 1 : Évolution du rendement du blé tendre en France